Au lendemain de l’arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur de l’opposant Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle, Me Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, parle d’une « décision normale ».
« La décision de la Cour constitutionnelle est une décision normale d’autant plus que la nationalité de Moïse Katumbi est incontestable. Simplement, il avait l’objet d’une entreprise délibérée de mystifications », a-t-il déclaré à Sahutiafrica.
Me Hervé Diakiese affirme que « Moïse Katumbi n’est pas le seul à avoir subi des telles insinuations à visée électorale de la part de la famille politique du chef de l’État ». « Le maréchal Mobutu déjà en son temps, on lui avait attribué tantôt la nationalité centrafricaine, tantôt soudanaise. Joseph Kabila, toujours le même groupe, lui avait attribué la nationalité rwandaise. Vital Kamerhe, burundaise, Martin Fayulu, sénégalaise et, voire même le docteur Mukwege, le même groupe lui avait attribué la nationalité burundaise », dit-il.
Si le porte-parole du parti Ensemble salue cette décision de la justice, il indique qu’il y a encore beaucoup à faire pour son « indépendance ». D’après M. Diakiese, la justice congolaise est tributaire au pouvoir politique, et surtout, « du régime en place qui n’a aucun intérêt à la voir gagner ».
« Moïse Katumbi est très sensible à la justice, mais aussi parce que dans tout son parcours, il a tellement été victime de la justice. Il sait très bien que l’État de droit, un État tout court, ne peut se bâtir lorsque les instances judiciaires sont soumises à des pressions, à la manipulation et à la corruption, sinon vous n’avez pas un État », indique Me Hervé Diakiese.
Lundi 30 octobre, la Cour constitutionnelle a tranché en faveur de la candidature de Moïse Katumbi à présidentielle de décembre prochain. Dans son arrêt, cette juridiction affirme que « la requête de Noël Tshiani est déclarée recevable, mais non fondée ».
La Haute cour était saisie par Noël Tshiani, ancien candidat président et candidat à la prochaine présidentielle, pour le certificat de nationalité de Moïse Katumbi. M. Tshiani soutient que « Katumbi a acquis une nationalité étrangère sans renoncer à la nationalité congolaise qui reste une et exclusive d’après la Constitution congolaise ».
En RDC, la présidentielle est censée avoir lieu le 20 décembre. Validé par la Cour constitutionnelle, l’opposant Moïse Katumbi est dans la course pour la première fois. Candidat à sa propre succession, le président Tshisekedi affronte une vingtaine de challengers.
Voldi Nkengi