A moins de huit mois de la présidentielle, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata et Delly Sesanga font bloc contre le président Tshisekedi, candidat à sa réélection.
Katumbi, Fayulu, Sesanga et Matata, tous candidats déclarés à la présidentielle de 2023, se sont retrouvés à Lubumbashi le week-end. Sans doute, ce conclave a été perçu par plusieurs comme les prémices d’une possible nouvelle coalition, voire à terme, d’une candidature commune. Jusque-là, les quatre leaders laissent la question d’une candidature commune en suspens. Même s’ils promettent de mener des actions communes pour obtenir la tenue des élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées dans le délai constitutionnel.
Ces leaders ont, dans une déclaration commune, dénoncé, critiqué, peint la situation actuelle de la RDC et appelé à manifester le 13 mai prochain contre les dérives du pouvoir. « C’est tout à fait normal que l’opposition s’organise. Encore faut-il qu’il ait un projet de société qui soit accepté par la majorité de Congolais avec des véritables propositions et non seulement une rencontre de certains leaders à des fins typiquement personnelles », pense le professeur Placide Mabaka Mukwabuhika, analyste politique congolais.
Mais l’analyste se pose cette question : « face à l’Union sacrée de la nation qui a un seul candidat, comment vont-ils s’organiser pour concourir face à candidat ? ». « Est-ce qu’ils vont désigner un candidat commun de l’opposition ? Ou alors, chacun va concourir de son côté ? Ce qui serait au fond un sens parce que s’ils créent une coalition ou plateforme électorale. À moins que ce soit pour les législatives », pense l’analyste.
Moïse Katumbi et Martin Fayulu pourraient se retrouver encore dans une même coalition. Et ce, après la mésaventure de Lamuka. Les deux hommes se connaissent et se savent être des figures de proue d’une éventuelle plateforme de l’opposition. Pour l’instant, chacun a affiché ses intentions de candidater. Mais Moïse Katumbi sait qu’il pourrait se voir écarté de la course si la proposition de loi Tshiani, verrouillant l’accès aux hautes fonctions qu’au citoyen ayant les parents congolais, venait à être votée à l’Assemblée nationale. Ces derniers jours, des appels affluent contre cette loi jugée « discriminatoire ».
« Si ces leaders ne se regroupent que contre le candidat de l’Union sacrée de la nation sans pourtant faire une véritable coalition et que chacun aille de son côté à la présidentielle, ce serait une montagne qui a accouché d’une sourie », argue le professeur Mabaka.
En RDC, plus d’une dizaine de personnes ont, à ce jour, annoncé leur intention de se présenter à la présidentielle, qui est un scrutin à un seul tour. Si jusque-là, personne n’en parle, se dirige-t-on vers une candidature commune de l’opposition ?
Trésor Mutombo