L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire est prévue pour le 31 octobre prochain. Le président Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, pour un troisième mandat, part favori. Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, deux poids lourds de l’opposition, sont mis à l’écart. Mais quels sont donc les enjeux de cette élection?
Sylvain NGUESSAN, analyste politique, directeur de l’Institut de Stratégies d’Abidjan, estime qu’il y a quelques enjeux majeurs.
Le premier est en fait l’échec du pouvoir actuel à réconcilier les ivoiriens.
«Alassane Ouattara et ses hommes sont conscients d’avoir échoué de réconcilier les ivoiriens. Ils savent aussi qu’ils ont martyrisé l’opposition durant ces 10 dernières années. Aujourd’hui, ils craignent le retour de la manivelle ou du bâton» explique l’analyste. Pour lui, le président sortant et ses lieutenants savent que “s’ils perdaient les prochaines élections, ceux qui vont l’emporter pourraient restaurer la dignité de ceux qui ont été brimés durant ces dix dernières années”.
L’autre enjeu est la gestion du système Ouattara. «Si des audits sont engagés, on pourrait attraper des gros poissons au sein de l’équipe actuelle. Plusieurs responsables politiques actuels, ont dit qu’en cas d’alternance, ils prendraient leurs affaires pour s’installer au Burkina Faso voisin. Comme ils ont échoué, ils ont intérêt à conserver le pouvoir», poursuit Sylvain NGUESSAN. Pour lui, cet aspect concerne aussi la dette ivoirienne. «Si on veut connaître le poids réel de la dette ivoirienne, cela peut conduire certains anciens dignitaires à faire face à la justice», affirme le directeur de l’Institut de Stratégies d’Abidjan.
Jacques Matand’