«On doit rendre hommage à nos martyrs, qui ont vu couler leurs sangs pour qu’on soit indépendant, comme on le dit d’un point de vue officiel. Il faudrait aussi qu’on montre qu’ils n’étaient pas morts pour rien. Que nous puissions décider comme, le disait Lumumba de notre sort. Quel État nous voulons bâtir et comment nous allons collaborer avec nos partenaires. Mais si nous devons toujours dépendre de ce qui se passe à l’extérieur, ce que nous n’existons pas», a confié Placide Mabaka Mukwabuhika, analyste politique congolais, dans un entretien à Sahuti Africa ce mercredi 30 juin.
D’après l’analyste, le bilan est catastrophique 61 ans après l’indépendance. Placide Mabaka affirme que «la RDC ne s’est jamais dotée d’une Constitution qui est l’émanation du peuple depuis son accession à l’indépendance». Pour lui, les Congolais restent toujours dépendants. Il estime qu’il faut «fonder et bâtir l’État»
«Il faut se poser des bonnes questions. D’où venons-nous, où sommes-nous, et où voulons-nous aller ? On est dans des bricolages depuis qu’on a acquis cette soi-disant indépendance. Il faut vraiment changer de paradigme. Je dis même qu’il faut exorciser le Congo et le peuple congolais pour qu’on sorte de ces appartenances tribales et partisanes. Qu’on se mette vraiment ensemble. Qu’on soit uni et indivisible. Qu’on pense l’intérêt général et qu’on ne pense pas régional, familiale et clanisme», a-t-il indiqué.
«Nous devons retrouver un peu notre dignité, notre fierté que l’on a eu à un moment donné avec le président Mobutu. On n’avait même une marque de fabrique qu’on appelait l’authenticité. On peut reprendre tout ce qui s’est passé depuis 1960 pour prendre les positifs, les mettre ensemble et bâtir ce nouveau Congo, qui doit être meilleur et prospère que celui d’avant. Le Congo d’aujourd’hui est pire que celui d’avant», a-t-il ajouté.
En RDC, le président Félix Tshisekedi a annulé la cérémonie de commémoration de l’indépendance. C’était suite à la flambée de contamination du Coronavirus. Le pays est frappé par la troisième vague de la pandémie.
Trésor Mutombo