Lundi 20 janvier, les chauffeurs de transport en commun maintiennent la pression pour dénoncer la nouvelle grille tarifaire, paralysant la mobilité.
La nouvelle grille tarifaire, imposée par un édit du gouvernement provincial, a suscité une vive contestation parmi les chauffeurs. Ces derniers estiment que les tarifs fixés ne tiennent pas compte de la réalité du terrain et des coûts d’exploitation. Cette situation a conduit à la paralysie du secteur des transports en commun.
Des tensions sont également apparues au sein même de la profession. Des chauffeurs grévistes accusent certains de leurs représentants de corruption et de compromission avec le gouvernement provincial.
« Un vrai chauffeur n’acceptera jamais cette grille tarifaire. Comment nos représentants peuvent-ils participer à des réunions avec le gouvernement sans défendre nos intérêts ? On ne peut que conclure qu’ils sont corrompus », a déclaré un gréviste, garé à Bayaka, un marché populaire de Ngiri-Ngiri.
Un responsable de l’association des chauffeurs du Congo avait déjà reconnu la difficulté de mobiliser les chauffeurs autour de cette nouvelle grille tarifaire. En fait, ce mouvement a paralysé la mobilité dans la ville.
De nombreux habitants ont été contraints de manquer leurs rendez-vous. Les étudiants n’ont pas pu se rendre en cours et même le service de bus « Transacademia », destiné aux étudiants, n’a pas fonctionné normalement. « Il n’y a pas de transport, beaucoup d’étudiants se battent pour monter à bord de Transacademia », a témoigné une étudiante à croix rouge, croisée à Masina.
Aimé, vendeur de téléphones au grand marché, habitant de Masina, a rebroussé le chemin. Lundi, il ne s’est pas rendu à son lieu de travail. « Ça devient des aventures », a-t-il lâché avec exaspération. Il s’est emporté quand un motocycliste lui a demandé 10 000 FC pour le conduire en centre-ville.
Si certains ont été pris de court par cette grève, d’autres avaient anticipé la situation. Josephat Laya, étudiante à l’ISP-Gombe, a attendu son père pour aller en cours à bord des bus de service réservés aux fonctionnaires de l’État. « Hier, quand j’ai entendu parler de la grève des chauffeurs, j’ai signalé à mon père que j’irais avec leur bus de service », a-t-elle confié.
Malgré le mouvement d’humeur de chauffeurs, les autorités se sont opposées à cette grève. Daniel Bumba, gouverneur de Kinshasa, a affirmé que cette grève ne respecte pas les procédures légales et qu’elle sera considérée comme une action « sauvage ».
Ephraïm Kafuti