Le son de la trompette retentit. Des chants. Un groupe de jeunes, avec des papiers aux mains, a envahi le siège de la Cour constitutionnelle. Ils demandent aux juges d’être intransigeants dans ce procès du présumé détournement de fonds. La police les disperse. Lundi 8 novembre, le procès d’Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre congolais, a repris à la Cour constitutionnelle. Mais les avocats de Matata Ponyo contestent la compétence à juger leur client.
Il est 09 heures passées, la salle d’audience est pleine. Plus personne n’entre. Les juges de cette haute Cour siègent pour la deuxième audience du procès de l’ex-Premier ministre. L’homme à la cravate rouge est poursuivi pour détournement de fonds publics. De l’entame, les avocats de Matata Ponyo estiment que la cour n’est pas compétente pour juger leur client. « Votre Cour devra bien se déclarer incompétente de statuer sur cette affaire concernant M. Matata Ponyo », a déclaré Raphaël Nyabirungu Mwene Songa, un des avocats de l’ancien Premier ministre.
Selon lui, son client « n’a pas qualité pour comparaître devant la Cour constitutionnelle ». « Il n’est plus Premier ministre. La Cour constitutionnelle est le juge pénal du président de la République et du Premier ministre en fonction », ajoute-t-il. Mais l’affaire a été mise en délibérée et les juges se prononceront sur leur compétence lors de la prochaine audience prévue le 15 novembre prochain.
Le sénateur Matata a comparu libre aux côtés de Patrice Kitebi, ancien ministre délégué aux Finances au moment des faits, et du prévenu sud-africain, Grobler Christo, présenté comme gérant d’une société sud-africaine Africom. Les trois prévenus sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 200 millions de dollars de fonds publics destinés au projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Joe Kashama