En RDC, le tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe a été instruit de poursuivre ceux qui mettent en doute la version officielle des enquêtes sur la mort de Chérubin Okende, ancien ministre congolais des Transport et proche de Moïse Katumbi. Une décision qui fait polémique.
« Il m’est rapporté des commérages en tous sens, distillés dans les médias autour de la conclusion des rapports d’experts susvantés, que j’ai rendue publique, dans le but à peine voilé de récupération politicienne et discréditer la justice », a indiqué Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation, dans une missive adressée au tribunal.
Jeudi, M. Mvonde avait affirmé que Chérubin Okende, retrouvé mort dans sa jeep du 13 juillet dernier, s’est suicidé, selon les conclusions de l’enquête. Ce qui suscite des réactions et des interrogations. Pour le procureur près de la Cour de cassation, les affirmations gratuites constitutives de faux bruits sont réprimées par la loi.
Depuis, cette correspondance fait réagir. L’opposant Claudel Lubaya la voit comme des menaces. « Il est curieux de constater que le pouvoir du président Tshisekedi s’évertue à maquiller en suicide, l’assassinat d’un parlementaire et à interdire à quiconque de contester sa version des faits qui n’est qu’un vilain tissu de mensonges », lâche-t-il, dénonçant une dérive dictatoriale.
« Nous vivons dans un pays où critiquer une décision judiciaire clairement mensongère est un crime », s’interroge le mouvement citoyen Lucha. Pour Bienvenu Matumo, militant de la Lucha, le procureur Firmin Mvonde est chargé « sur sa conscience du fait du mensonge de ses conclusions sadiques ».
Au lendemain de la publication des conclusions de l’enquête, la famille de Chérubin Okende a, dans une lettre adressée au procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, demandé « l’autorisation de lever des copies des pièces du dossier ».
Elle a estimé que « c’est pour la permettre à faire valoir ses prétentions tant en interne qu’en internationale ».
La Rédaction