Alors que l’enquête a conclu à un suicide, la famille de Chérubin Okende, ancien ministre congolais des Transports et proche de l’opposant Moïse Katumbi, n’est pas satisfaite.
Dans une missive adressée au procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, la famille Cherubin Okende demande « l’autorisation de lever des copies des pièces du dossier ». Elle affirme que « c’est pour la permettre à faire valoir ses prétentions tant en interne qu’en internationale ».
Chérubin Okende est décédé le 13 juillet dernier. Sept mois après sa mort, Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation, a déclaré que suite aux expertises balistiques, en télécommunications, à l’autopsie et aux analyses toxicologiques, Chérubin Okende se serait suicidé. Cette annonce a été appuyée par la découverte d’un carnet mystérieux appartenant à Chérubin Okende, indiquant qu’il se sentait « au bout du rouleau ».
Mais, les proches de M. Okende dénoncent un « déni de justice ». « Tu roules au sol pour salir tes habits avec du sable. Tu te remets au volant toute la nuit, repéré par plusieurs caméras de surveillance. Tu gares finalement ta voiture, tu tires sur toi et tu remets la ceinture de sécurité, tu déposes l’arme à côté », a aussitôt réagi Me Laurent Onyemba, avocat de la famille de Chérubin Okende.
L’opposant Claudel Lubaya parle « d’un crime de sang ». Pour lui, c’est un crime d’Etat. « Un affront au bon sens le plus élémentaire, une insulte à la mémoire du défunt et une tache de boue qui couvriront à jamais de honte le pouvoir qui, jusqu’au bout aura tenté sans y parvenir de maquiller cet assassinat », a-t-il déclaré.
Devant la presse, Firmin Mvonde a pourtant affirmé que « le corps de M. Okende n’avait pas été criblé des balles ». « L’armée, appartenant à son garde du corps, est resté dans le véhicule. Il n’a été tiré qu’une seule balle, contrairement à ce que nous avons lu que son corps a été trouvé criblé de balles », a-t-il détaillé. D’après le procureur, l’autopsie n’a relevé aucun traumatisme à part l’auto-infliction de la balle au niveau de la tempe, sortie de l’autre côté de la tête ».
Mais, ces conclusions font grand bruit à Kinshasa et alimentent les débats sur les réseaux sociaux.
Ben Tshokuta et Ephraïm Kimuana