En RDC, des militants pro-démocratie et des opposants exigent la libération de l’activiste Gloria Sengha Panda, coordonnatrice du mouvement Vigilance Citoyenne (Vici) et de ses collègues, Robert Bunda et Chadrack Tshadio.
Cette activiste et ses collègues sont portés disparus depuis le 17 dernier. Selon un communiqué de l’organisation Human Right Watch, ils ont été enlevés à Kinshasa, capitale congolaise, par des hommes non identifiés, dont certains étaient cagoulés et vêtus d’uniformes de la police ou portaient des armes.
Cette source renseigne que ces trois sont membres de la campagne « Tolembi Pasi » (Nous en avons assez de souffrir en français), sortaient d’une réunion pour cette mobilisation contre l’injustice sociale.
Pour Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch, les cas de ces activistes ne sont pas isolés. « A Human Rights Watch, nous sommes profondément inquiets pour la sécurité de Gloria Sengha, au regard de la multiplication des attaques et des arrestations arbitraires contre des activistes, depuis plusieurs mois, et nous pouvons citer plusieurs cas », a déclaré Mme Kaneza, citée dans le communiqué.
Au sein de l’opposition, l’on dénonce une dérive dictatoriale du régime du président Tshisekedi. Moïse Katumbi, président du parti Ensemble pour la République, indique que « le seul crime de Gloria Sengha Panda Shala est d’avoir préparé une marche pacifique contre la vie chère et la misère ».
« Alors que personne ne peut nier la détresse et la pauvreté extrême dans laquelle est plongé le peuple congolais, son arrestation le 17 mai dernier illustre une vérité poignante : le régime congolais s’est transformé en une dictature cruelle, incapable de survivre sans recourir systématiquement aux mensonges et aux fausses promesses, porter atteinte aux droits humains, à la liberté d’opinion, et recourir à la violence politique », a dénoncé l’opposant dans un post sur le réseau social X.
Martin Fayulu, leader de la coalition Lamuka, exige aussi sa libération. Pour lui, le régime de M. Tshisekedi cherche, à tout prix, à museler les Congolais et Congolaises qui dénoncent la mauvaise gouvernance, soit en les privant de leur liberté, comme c’est le cas de Gloria Sengha et de ses deux collègues, soit en les poussant à l’exil, comme pour Maud Salomé Ekila et Mino Bopomi Bolapa.
Des mouvements citoyens maintiennent la pression pour obtenir la libération de l’activiste. « Où est Gloria Senga ? Nous demandons sa libération immédiate. Dénoncer la pauvreté, les injustices, la misère et les inégalités sociales ne devrait pas constituer un motif d’arrestation », a déploré Bienvenue Matumo, militant du mouvement citoyen Lucha.
Trésor Mutombo