A partir de ce mardi 1er mars, le gouvernement congolais ne va plus prélever la controversée taxe RAM. Une décision qui suscite des réactions à Kinshasa, capitale congolaise. Si les uns s’en réjouissent, d’autres restent contrariés à l’idée que cette suppression ne soit pas définitive.
Mvula, la vingtaine, se réjouit de tourner la page du RAM. « C’était une période très difficile. Nous en sortir me fait énormément plaisir. À compter de ce jour, nous pouvons acheter nos crédits sans aucune contrainte », confie-t-elle. Pour elle, le plus important était la suppression de cette taxe.
« Qu’il nous rembourse ou pas l’essentiel est que nous sommes débarrassés du RAM », souffle Mvula. Toute joyeuse, Huguette Nzuzi révèle que cette taxe n’avait pas raison d’exister. Elle affirme que c’est la fin d’une « arnaque ».
«C’était un peu de trop…»
« Je n’ai jamais compris l’utilité de cette taxe. Si on devait la payer, ça ne devrait se passer de la sorte. C’était devenu une arnaque. Heureusement que cette histoire a pris fin », pense Huguette Nzuzi, vendeuse de pain à la quarantaine.
De son côté, Ken Mata souhaite que cette suppression soit définitive pour ne plus revivre ces moments difficiles. « Depuis que cette taxe a était mis en vigueur, je n’achète plus les crédits, je me suis tourné entièrement vers les minutes et dépôts m-pesa. C’en était de trop. Au début je payais, mais j’ai remarqué que plus tu paies, plus la taxe augmente et en tant qu’étudiant je n’avais pas assez de revenus pour payer cette taxe au fur et à mesure que ça augmentait », raconte Ken Mata de grande taille.
« Je n’ai jamais payé cette taxe car rien n’était transparent. Au lieu d’acheter le crédit j’achetais désormais les minutes », indique Edgard Amsini de petite taille. M. Amsini est catégorique. D’après lui, « cette période de prélèvement du RAM est une époque sombre de l’histoire de la communication mobile de notre pays ».
Certains ne cachent pas leur satisfaction à propos de la suspension du RAM. D’autres, par contre, ne cessent de se demander où seraient passés l’argent prélevé par cette taxe.
Lancée depuis Mars 2020, la taxe RAM qui n’a cessé de soulever d’inquiétudes et de revendications. La question de sa suspension a été abordé lors de la 41ème Conseil des ministres le 18 février dernier.
Mervedie Mikanu