Tony Muaba, ministre congolais de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), a dans un communiqué publié lundi 10 juillet, interdit toutes les cérémonies de collation de grade en faveur des finalistes de la maternelle. Une décision suscite des réactions.
Pour Josée Ngina, la décision du ministère est très réfléchie au regard des dérapages observés lors de ces cérémonies dans la capitale congolaise. « Aujourd’hui, la collation de grade des finalistes de la maternelle a plus d’ampleur que celle des universitaires. Les parents préfèrent organiser de grandes fêtes à cette occasion sans pourtant solder les frais scolaires de leurs enfants. Je pense que la décision du ministre remettra les choses en ordre », réagit Mme Ngina, enseignante quinquagénaire.
Elyse Kilambi estime que « son application remettra les choses en ordre ». « En tant que parent, je ne l’ai jamais apprécié. Cette histoire de collation des finalistes de la maternelle est allée beaucoup plus loin. Il s’observe dans nos différents quartiers une sorte de concurrence, d’où chaque parent veut prouver au monde de quoi il est capable en organisant une fête grandiose pour son enfant. Et, pourtant, ça ne vaut même pas la peine », raconte-t-elle.
Si certaines personnes semblent appuyer la décision du ministre, d’autres par contre en sont indignées. Une enseignante à l’école maternelle pense que « la décision du ministre aura une répercussion négative sur l’inscription des élèves à la maternelle l’année prochaine ».
« Beaucoup des parents inscrivent leurs enfants sur base de cette cérémonie de collation. C’est ce qui attire élèves, surtout si l’école a l’habitude de très bien organiser la cérémonie de grade. Avec cette décision du ministre, beaucoup des parents n’enverront plus leurs enfants à la maternelle et nous risquons de chômer », indique-t-elle.
Pour Isaac Wala, journaliste, à la quarantaine, la décision du ministre devrait intervenir avant la clôture de l’année scolaire.
« Ce genre de cérémonies existaient déjà avant que Tony Muaba ne devienne ministre. Il aurait été préférable qu’il en finisse quand il a pris les commandes de l’EPST. Ce système instauré il y a des années ne doit pas être si facile à bannir, surtout avec de l’ampleur qu’il a prise de nos jours », dit-il. M. Wala croit que « rien ne garantit encore la mise en œuvre de cette décision parce que l’année scolaire est déjà à son terme et Tony Muaba ne sera peut-être plus ministre de l’Enseignement l’année prochaine ».
Pour le ministre Tony Mwaba, la collation des grades en faveur des finalistes du cycle maternel est à l’encontre des instructions en vigueur et est à la base des incidents et conséquences incalculables.
Mervedie Mikanu