En RDC, la décision du syndicat de professeurs de l’Enseignement supérieur et universitaire de durcir le mouvement de grève continue de faire de réagir.
Malgré quelques signaux positifs du gouvernement, le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUICO) a décidé de maintenir sa grève générale et sèche, entamée le 9 décembre 2024. Cette décision, issue d’une assemblée générale extraordinaire, a suscité des réactions diverses au sein des communautés estudiantines.
Dans un communiqué publié le 14 janvier 2025, le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs (Rapuico) salue la mobilisation de ses membres qui ont largement suivi le mot d’ordre de grève. D’après cette structure, sur les treize résolutions issues des accords de Bibwa II, seulement trois ont été partiellement mises en œuvre. Elle indique que « dix autres sont toujours en suspens, notamment en raison du manque de suivi du Comité interministériel ».
Alors que la majorité des établissements d’enseignement supérieur semblent être paralysés par la grève, des témoignages d’étudiants mettent en lumière des situations contrastées. À l’Université de Kisangani (UNIKIS), les cours se déroulent normalement, selon l’étudiant Gédéon Ngoloki. « Bien que nous soyons en stage, les cours se déroulent bien dans toutes les facultés au sein du campus », a-t-il confié.
De même, Josué Sasa, étudiant à l’Institut de Technique Médicale de Kinshasa (ISTM), assure que les cours sont dispensés régulièrement dans son établissement, notamment en troisième année de la section technique de laboratoire. « Nous de la L3, nous avons cours chaque jour, j’ose croire que c’est pareil pour toutes les autres promotions », a-t-il déclaré.
À l’inverse, à l’Université des Sciences de l’information et de la communication (UNISIC), la grève s’observe. Yves Mapinzi, chef de la promotion de Master II Presse-Info, témoigne. « J’ai contacté plusieurs professeurs, tous étaient clairs : nous sommes en grève, il faut patienter. Même lorsque l’assistant d’un professeur a proposé de continuer le cours, le professeur lui-même a refusé immédiatement », a-t-il ajouté.
Il ajoute que les étudiants sont préoccupés par cette situation, même si certains maintiennent le contact avec leurs directeurs de mémoire en attendant la reprise de cours.
Le mouvement grève du Rapuico a été lancé depuis le 9 décembre dernier. Les grévistes avaient dénoncé le non-respect des accords de Bibwa, notamment en ce qui concerne les conditions salariales des enseignants.
Ephraïm Kafuti