Kinshasa, capitale congolaise, va accueillir du 9 août au 3 septembre la 6e édition du festival KinAct, qui sensibilise sur l’environnement ainsi qu’à l’art. Cette édition, placée sous le thème : Mabele Mokonzi (la terre-roi en français), a pour but des rencontres autour de questions sur les déchets à Kinshasa.
« Les artistes ont pensé à éduquer et à sensibiliser la population sur la dégradation des terres par les déchets que nous consommons. Et qu’au finish au lieu de protéger, nous participons aux abîmes de notre mère nature. Les artistes s’activent pour se convenir avec l’environnement, tout en étant en communion avec elle », dit à Sahutiafrica Eddy Kwete, coordonnateur du festival KinAct.
Il indique que « l’idée est de travailler sur les déchets, en venant vers le public ». « Nous vivons avec les déchets dans notre environnement. Ce festival a une particularité de créer une espèce d’interaction avec le public sur les déchets, tout en valorisant les poubelles de Kinshasa », ajoute-t-il.
Recycler, récupérer, réutiliser et réinventer
Sur l’avenue Digba à Matonge, un des quartiers chauds de Kinshasa, dans l’espace Ndaku ya la vie est belle. L’art de la récupération est envahi dans cet atelier où différents plasticiens et performeurs (hommes et femmes de tout âge) étalent leurs œuvres bien étranges aux premières vues avec tout ce qu’on peut trouver dans les poubelles à Kinshasa.
« Nous sommes également confrontés à plusieurs difficultés dans ce métier d’artiste. De fois, on me prend pour une folle lorsque je procède au tri dans les poubelles. Mais l’amour de ce que je fais, est au-dessus des préjugés », souffle New Mama, artiste plasticienne. Elle présente une de ses œuvres d’art en paille.
Âgé de 12 ans et de petite taille, Christian est un jeune plasticien, qui apprend le métier d’art. « Cette envie m’est venue un jour où je ramassais des bouchons pour jouer et soudainement je vois des silhouettes en sachets, en bouteilles et en papiers. Des artistes ont apprécié mon geste et m’ont appelé à venir apprendre de ceux qu’ils font. J’aimais faire le dessin mais les moyens manquaient à mes parents. Grâce à cet atelier, j’apprends à dessiner et performer des œuvres d’art », confie-t-il. Il porte sa tenue confectionnée grâce aux affiches de bouteilles d’eau.
KinAct attire les jeunes à participer dans ces rencontres, mais aussi à écouter le message important de la conservation de la nature. Des ateliers pédagogiques vont être organisés à travers les communes de Limete, Barumbu, Kinshasa et Lingwala.
Ali Maliki