Des bidons de couleurs jaunes et des seaux classés devant un forage. Plus d’une dizaine de personnes sont débout. Et attendent chacune leur tour pour s’approvisionner en eau. A Lubudi, quartier périphérique situé dans la commune de Selembao à l’ouest de Kinshasa, capitale congolaise, les forages sont l’unique source d’accès à l’eau.
«Nous sommes obligés de se réveiller très tôt le matin pour aller s’approvisionner en eau du forage. Il faut être en avance pour avoir de la place. Nous manquons de l’eau potable», confie Chantal Bongo, habitante du quartier Lubudi. De teint clair et vêtue d’un pagne, Chantal Bongo transporte un bidon d’eau de couleur jaune sur la tête.
A Selembao, la population fait face à une pénurie d’eau. Des robinets sont secs. La population passe des journées sans l’eau. Parfois, l’eau jailli le mercredi avec une faible pression. Difficile de s’approvisionner en eau potable. D’après les habitants de Lubudi, cette situation dure depuis une décennie. Les forages permettent l’accès à l’eau. Mais il faut payer 200 Francs congolais pour un bidon.
«Nous souffrons sérieusement à cause de cette situation. L’eau ne jaillit que deux fois par semaine au robinet. Au forage, trois bidons de 20 litres sont vendus à 1500 FC», se désole Elisa, femme ménagère devant le forage entourée de ses bidons d’eau.
Sous un soleil ardent, un groupe de personne puise de l’eau en plein air devant la parcelle d’Anna Landu, propriétaire du forage de taille imposante. Quelques bruits viennent de part et d’autre. Et c’est sous le regard quelques passagers.
«C’est depuis 3 ans que, j’ai installé ce forage. Ici, lors que vous avez plus de dix bidons, on fait une réduction parce qu’un bidon d’eau coûte 200FC. Ce forage nous aide pour des travaux ménagers. Mais pour s’approvisionner, il faut payer de l’argent. Si non, vous n’aurez pas une goutte d’eau», explique Anna Landu vêtue en pagne multicolore. De teint clair, Anna Landu demande à une femme de classer ses bidons.
Solvie Malonga