Lundi 13 janvier, les chauffeurs de bus et taxi-bus ont cessé le travail pour protester contre la nouvelle grille tarifaire des transports en commun.
Ce mouvement a perturbé les déplacements de la population à Kinshasa. Les chauffeurs estiment que les nouveaux tarifs ne leur permettent pas de couvrir les frais d’exploitation, notamment le versement quotidien exigé par leurs employeurs.
Il varie entre 150 000 et 170 000 francs congolais ainsi que l’achat de carburant. Les conducteurs critiquent aussi le fait que cette grille ne prend pas en compte les réalités du terrain, comme les embouteillages, l’insécurité et les conditions de travail difficiles.
« La nouvelle grille tarifaire ne tient pas compte des embouteillages, de l’état des routes ou du prix des pièces de rechanges. Un trajet qui peut prendre 30 minutes prend le double avec les embouteillages, qui va payer pour les heures perdues ? », s’interroge Poro Hanse, conducteur sur la ligne Victoire-Makala, croisé sur la route Elengesa.
Pour un autre chauffeur, les routes sont dans un état de délabrement avancé. « Il faut changer des pièces de véhicule. Les pièces de rechange sont très chères », a déploré un autre chauffeur.
Le manque de transports a provoqué de grandes difficultés pour les Kinois. Un habitant de Bumbu, rencontré devant la maison communale, a exprimé son désarroi. « On a l’impression que les chauffeurs sont plus forts que le gouvernement », s’est-il désolé. Il a passé plus de 30 minutes à attendre un bus.
La situation a profité aux conducteurs de motos, qui ont augmenté leurs tarifs. Un motocycliste a confié avoir doublé ses prix habituels, en facturant 2000 FC au lieu de 1000 FC pour le trajet Asossa (Ngiri-Ngiri)-Victoire.
Face à cette crise, Bob Amiso, ministre provincial des Transports, a convoqué une réunion de concertation en fin de journée. Bienvenu Kakule, président provincial de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), a reconnu que la sensibilisation auprès des chauffeurs avait débuté tardivement.
« La grille tarifaire est déjà publiée. Nous commençons la sensibilisation en retard. Il faut chercher comment gérer l’état d’esprit des chauffeurs, parce que c’est tout le monde qui en parle et il y a malheureusement des résistances chez certains », a-t-il déclaré à l’ACP.
Ephraïm Kafuti