Circulation très timide, des arrêts de bus bondés, pas de taxis, même de motos sont rares … Ce lundi 5 juin, Kinshasa s’est réveillé sans transport en commun à la suite d’une grève déclenchée par des chauffeurs pour dénoncer les tracasseries routières dans des parkings.
« Mon cher, to kende kaka deux-pas, deux-pas (Mon cher faisons juste les cent pas jusqu’en ville) », murmure un fonctionnaire à son ami. Il est 7 heures. Sur la route de la Libération, ex-24 novembre, il n’y a aucun taxi. Seuls les bus Transco, déjà pleins, circulent.
La plupart de taximans-moto sont réprimés par les grévistes. Les quelques motards, qui échappent aux grévistes, ont majoré le coût du trajet. On observe travailleurs, étudiants, vendeuses, élèves… Plusieurs dizaines de personnes font le pied pour vaquer à leurs occupations, alors que le ciel semble nuageux.
Au niveau du parking de Molart, dans la commune de Bandalungwa, Centre de Kinshasa, un groupe de grévistes a tenté de brûler des pneus pour bloquer la route. Finalement, il a été dispersé par les éléments de la police, qui ont renforcé leur présence dans cette zone. La situation paraît tendue à Selembao, juste à quelques kilomètres. Une source confie à Sahutiafrica que les éléments de police seraient en train d’arrêter des personnes, qui font le pied pour vaquer à leurs occupations. « Ici, on ne voit ni taxi, ni motos », confie-t-elle.
Déclenché ce lundi, ce mouvement de grève est censé se poursuivre jusqu’à mardi. Les chauffeurs disent être déterminés à réussir leur grève face aux tracasseries. Selon eux, cette situation rend leur travailler difficile, mais aussi leur versement en fin de journée.
Les chauffeurs exigent aussi le retrait de l’Association de chargeurs du Congo (Achaco) dans les parkings, mais aussi que seuls les éléments de police routière et des agents de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD).
Jusque-là, les autorités n’ont pas réagi. Le week-end dernier, le gouvernement provincial a accordé aux chauffeurs un moratoire de dix jours. En cette période, aucun contrôle de documents n’est censé avoir lieu.
Trésor Mutombo