Vendredi 24 décembre, à la veille de Noël et sous un ciel nuageux. Plusieurs personnes envahissent le marché central Zando à Kinshasa, capitale congolaise dans l’espoir de trouver quelques articles pour les festivités de fin d’année. « Je pars trouver à mes enfants des nouveaux vêtements pour la fête de Noël. J’achèterai des jouets si possibles. Tout dépendra de la somme d’argent qui peut rester », a confié une femme au foyer, accompagnée de ses deux enfants. Elle a requis l’anonymat.
Sur l’avenue Kato, reconnue comme principal avenue de vente de vêtements. Les vendeurs à la criée, communément appelés « Chayeurs », donnent de la voix. De la musique de tous genres retentit dans des baffles alarmants. Et il faut tendre l’oreille pour bien entendre son interlocuteur. Certaines personnes font des acrobaties face à la boue causée par les récentes pluies afin de se trouver une place où mettre les pieds. D’autres portent des bottes en caoutchouc et gravissent n’importe quel lieu du grand bazar de Kinshasa.
« Il n’y a pas grande affluence des acheteurs par rapport aux années antérieures. Les restrictions sanitaires nous ont compliqué la tâche. Nos marchandises sont bloquées dans la douane. Je me contente du dernier lot des marchandises reçu » explique Olga, la trentaine révolue. Elle vend les robes des fillettes. D’après elle, il faut solder les articles pour espérer avoir même quelque chose.
Pour Djo-fils, vendeur de jeans, la plupart des gens qui inondent le marché sont des accompagnateurs. Des acheteurs sont moins nombreux. « Des clients nous proposent des montants dérisoires pour obtenir des jeans de qualité. Et si tu demandes qu’il augmente la somme, il s’en va sans dire mot. C’est à peine quelques rares clients qui achètent. Et ils vous imposent une réduction au préalable », a-t-il dit.
Si la vente des vêtements n’est pas flamboyante. Ce n’est pas le cas pour les jouets. Kéfir, vêtu d’un T-shirt noir, des bottes en caoutchouc afin d’éviter de se salir avec la boue. Il vend des feux d’artifice, des pétards et des jouets des enfants. « Nos articles sont plus sollicités par les revendeurs. La vente se déroule plutôt bien. Ce sont des articles qui ne se vendent que durant les périodes de fête de fin d’année. Je tiens à finir le stock avant le mois de janvier », a-t-il indiqué. Il est entouré d’une dizaine d’acheteurs. Ses derniers sont tous pressés.
Joe Kashama