Le collectif d’avocats de Kalev Mutond, ex-responsable de l’Agence nationale de renseignements en RDC, demande à la justice de « classer définitivement sans suite » le dossier à la charge contre leur client. Une annonce faite dans un communiqué publié jeudi 4 novembre. Une démarche qualifiée de comédie par un des avocats de Jean-Claude Muyambo, un des plaignants.
Selon les avocats du « super flic » durant le régime du président Joseph Kabila, se demandent « comment des plaignants à la demande desquels le parquet général de Kinshasa/Gombe avait lancé contre M. Kalev Mutond un mandat de comparution le 7 mars 2021, un mandat d’amener le 10 mars 2021, et un avis de recherche le 11 mars 2021, choisissent aujourd’hui de sécher les audiences publiques, devant les Cours et Tribunaux compétents ».
D’après Joe Kabangu, un des avocats de Jean-Claude Muyambo, « ce dossier ne peut pas être classé sans suite pour faire plaisir au fugitif Kalev Mutond ».
« Comment comprendre qu’un présumé délinquant, de surcroît poursuivi par la justice de son pays de laquelle il se soustrait, car en fuite, puisse aujourd’hui prétendre que son dossier soit classé sans suite à un Parquet Général, où il est accusé pour des faits infractionnels d’extrême gravité: torture, traitements cruels, inhumains ou dégradants et tentative d’assassinat », a-t-il déclaré à Sahutiafrica.
Depuis que Kalev Mutond a quitté à la tête de l’agence de renseignements est au cœur d’un feuilleton judiciaire. Plainte contre plainte : la confusion est totale. Dans près d’une dizaine de plaintes déposées contre l’homme fort de l’ancien régime, les plaignants l’accusent de torture, traitements cruels, inhumains et tentatives d’assassinat. Des faits qu’il aurait commis lorsqu’il était responsable de l’ANR.
Mais l’intéressé, qui nie ses allégations, a aussi saisi la justice contre ces plaignants pour dénonciation calomnieuse, imputations dommageables et associations des malfaiteurs. Entre-temps, l’enquête en cours n’est pas facilitée par l’absence de Kalev Mutond, qui vit en cavale. Les juges sont au stade de statuer sur les allégations de tortures et de tentatives portées contre l’ex-patron du renseignement.
Joe Kashama