En RDC, les M23 et l’armée rwandaise auraient bombardé sans discernement des camps de déplacés près de Goma, dans la province du Nord-Kivu à l’Est depuis le début de cette année, a annoncé l’ONG Human Rights Watch (HRW) jeudi 26 septembre.
Dans un communiqué, l’ONG affirme que ces bombardements ont touché d’autres zones densément peuplées près de Goma. La source dit avoir documenté cinq attaques manifestement illégales, au cours desquelles des tirs d’artillerie ou de roquettes ont frappé des civils.
« Les deux parties ont tué des habitants des camps, perpétré des viols, entravé l’acheminement de l’aide humanitaire et commis d’autres abus », écrit HRW.
Depuis novembre 2021, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se sont emparés de vastes pans de territoire dans cette région riche en minéraux et théâtre de violences depuis 30 ans. Soutenue par le Rwanda, la résurgence de cette rébellion a provoqué une crise humanitaire sans précédent avec près de sept millions de déplacés internes. Beaucoup s’entassent dans des camps en périphérie de Goma.
Selon HRW, une attaque a fait vraisemblablement trente-cinq morts le 3 mai dans le camp de Mugunga. Une enquête publiée en août par Médecins sans frontières (MSF), qui enquête des niveaux alarmants de violences, plus d’une jeune femme sur dix dit avoir subi un viol dans les camps de déplacés de Goma.
Si Kinshasa, les Etats-Unis ou la France accusent régulièrement le Rwanda de soutenir le M23, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est jusqu’à présent contenté de condamner le soutien militaire étranger apporté au M23.
Lors de l’Assemblée générale de l’ONU, mercredi, le président Tshisekedi a réclamé des sanctions ciblées contre le Rwanda. En fait, il a évoqué une violation majeure de la souveraineté nationale congolaise.
Josaphat Mayi