Alors que les tractations sont en cours pour désigner son porte-parole, l’opposition congolaise ne parle pas le même langage sur cette question. Pourquoi ?
Si Martin Fayulu n’est pas dans cette logique, Moïse Katumbi, deuxième lors de la présidentielle avec 18% des voix, et Augustin Matata sont engagés et entendent accélérer le processus de la désignation du porte-parole de l’opposition. Et leurs lieutenants y travaillent.
Mardi, Dieudonné Bolengetenge et Franklin Tshiamala, respectivement secrétaires généraux d’Ensemble pour la République et de LGD, ont eu une séance. Objectif ? Travailler sur les derniers ajustements relatifs à l’élaboration du règlement intérieur de l’opposition.
Pour M. Tshiamala, il s’agit d’éclaircir les différentes zones d’ombre dans le projet du règlement intérieur de l’opposition. « LGD et Ensemble sont des partenaires politiques qui œuvrent ensemble depuis longtemps. Nous avons jugé important de nous rencontrer pour discuter de la désignation du porte-parole de l’opposition, conformément à la loi et au règlement intérieur en discussion », a-t-il déclaré au sortir de la réunion.
Un porte-parole de l’opposition ? Pas question pour le camp de Martin Fayulu, arrivé lors du dernier scrutin présidentiel. Pourquoi est-il opposé à cette démarche ? Pour Devos Kitoko, secrétaire général du parti Ecidé, c’est une démarche inopportune. « Nous maintenons qu’il n’existe pas en RDC une majorité et une opposition légitimes issues des élections crédibles, impartiales et apaisées », a tranché M. Kitoko.
En fait, cette formation ne dispose d’aucun député à l’Assemblée nationale. Contrairement à Ensemble pour la République et LGD. Le camp de Martin Fayulu prône un « mécanisme consensuel de correction de l’imposture de décembre 2023 ». Le parti Envol de Delly Sesanga, lui, veut un cadre assaini démocratiquement.
« Dans l’état actuel de ravalement des institutions et d’affaissement moral et politique de la démocratie, la stature institutionnelle de l’opposition reste une voie inopérante pour faire entendre la voix de la population meurtrie, rivée à la misère sociale, privée de liberté et livrée à l’insécurité », rapporte cette formation politique dans une déclaration.
Depuis l’adoption de la Constitution en 2006, l’opposition n’est jamais dotée de son porte-voix. Pourtant, la loi n°07/008 du 4 décembre 2007 prévoit un poste de porte-parole de l’opposition. Et qui doit être nommé trente jours après l’investiture. Cette fois, est-ce la bonne ?
Trésor Mutombo