En RDC, le procureur général près la Cour de cassation a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre le Cardinal Fridolin Ambongo, critique au pouvoir dans ses prises de parole. Mais, la décision fait polémique.
L’archevêque de Kinshasa est accusé de « propagation des faux bruits et d’incitation des populations à la révolte contre les institutions établies ». Les déclarations du procureur général ont suscité une vague d’indignation parmi les acteurs politiques et la société civile en RDC.
Martin Fayulu, leader de la coalition Lamuka, dénonce une « dérive autoritaire du régime en place ». Il appelle « les Congolais à se mobiliser contre cette tentative d’intimidation visant à museler les voix dissidentes ». « Envisager d’engager une action en justice contre le Cardinal Ambongo est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », dit-il.
De son côté, Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, s’est dit scandalisé par cette initiative judiciaire contre le Cardinal Ambongo. Il a dénoncé une instrumentalisation politique du pouvoir judiciaire et une atteinte aux libertés fondamentales garanties par la Constitution et le droit international des droits de l’Homme.
« Nous appelons les autorités congolaises à mettre fin au harcèlement judiciaire à l’encontre de la plus importante personnalité de l’Église catholique en Afrique et contre toutes les voix critiques », a indiqué le prix Nobel de la paix.
Ces derniers mois, le Cardinal Ambongo semble livrer un bras de fer avec le régime. Dans ses prises de position, le prélat se montre critique à l’égard des autorités, notamment sur la crise sécuritaire dans l’est de la RDC, théâtre d’affrontements entre l’armée et les rebelles du M23.
Ben Tshokuta