Dimanche 30 janvier, la Suède et les Etats-Unis ont estimé que la vérité n’a pas éclaté malgré le verdict du procès sur le meurtre de deux experts onusiens. Ils veulent la poursuite des enquêtes pour que « la justice soit rendue pleinement ». Les deux Etats invitent le gouvernement congolais à collaborer avec les Nations unies pour élucider les zones d’ombres.
Pourtant, la Cour militaire de Kananga, capitale de la province du Kasaï-Central, a condamné une cinquantaine de personnes, dont vingt par contumace à la peine de mort. Le colonel Mambweni, quant à lui, a écopé de 10 ans de prison pour violation de consignes et non-assistance aux personnes en danger. Un journaliste et un agent de police ont été acquittés. Selon Mike Hammer, ambassadeur américain en RDC, « le verdict du procès du 29 janvier condamnant certaines des personnes impliquées est une première étape importante dans la découverte de la vérité ».
« Mais les autorités congolaises, en coopération avec le mécanisme de suivi des Nations Unies, doivent poursuivre leur enquête et suivre toutes les pistes possibles pour que justice soit rendue pleinement », a-t-il dit. « Nous rappelons que le président Tshisekedi a demandé que tous les responsables soient jugés et que la justice soit faite sans équivoque pour faire avancer ses efforts plus larges et la volonté du peuple congolais de mettre fin à l’impunité en RDC », a ajouté Mike Hammer.
En mars 2017, les Casques bleus de l’Onu ont retrouvé les corps en décomposition de la Suédoise Zaida Catalán et de l’Américain Michael Sharp, deux experts onusiens. Ils étaient mandatés pour enquêter sur les violations des droits de l’homme dans le Kasaï-Central, où les forces congolaises et la milice Kamwina Nsapu s’affrontaient. Un conflit qui a fait plus de 5.000 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017, selon la société civile.
Joe Kashama