Alors qu’il attend l’arrêt de la Cour constitutionnelle, le député Mike Mukebayi, proche de Moïse Katumbi, a passé sa première nuit à la prison de Makala mardi 23 mai.
Vêtus d’un survêtement noir, Mike Mukebayi semble très à l’aise à la barre. Devant les juges, cet élu de la capitale congolaise a dénoncé la manière dont son arrestation est intervenue.
« J’ai été enlevé par des individus non identifiés qui m’ont brandi aucun document, dit-il. Ils m’ont embarqué de force, à bord d’une Toyota Land Cruiser et m’ont cagoulés pendant une heure ». Le député Mike Mukebayi dénonce un « procès politique contre un opposant qu’on veut faire taire dans ce pays ».
Mukebayi est jugé en flagrance devant la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Que lui reproche-t-on ? En fait, il est inculpé pour incitation à la haine tribale et offense au chef de l’Etat. Ses avocats contestent tout de même la compétence de cette juridiction à juger leur client.
Des images de l’arrestation de Mike Mukebayi par la police, lors de la marche réprimée de l’opposition le week-end dernier, ont fait le tour de la toile. Quelque minute après son interpellation, il s’est livré dans un plateau de télévision pour dénoncer les violences policières lors de cette manifestation contre « la vie chère » et des « élections chaotiques ».
Au côté de son collègue de l’opposition Daniel Nsafu, ils ont critiqué le pouvoir dans une émission diffusée à CML13, chaîne télévision locale critique au pouvoir. Les deux hommes sont reprochés d’avoir tenu des propos tendant à l’incitation à la violence et à la haine tribale et des faux bruits. La chaîne et le présentateur de l’émission sont aussi sanctionnés par l’autorité de l’audiovisuel en RDC. Le député Safu est introuvable, mais son ami a comparu ce mardi 23 mai.
Joe Kashama