Un pied dans l’église, un autre dans le showbiz. Dénis Lessie, sulfureux pasteur et personnage atypique de la société congolaise, a sorti, depuis quelques jours, le morceau « LETETA ». Le premier de sa nouvelle carrière de musicien et annonciateur d’un EP en gésine.
En RDC, il n’est pas rare de voir un chantre chrétien revêtir les habits de pasteur. Et l’inverse se réalise souvent. Mais, Denis Lessie, semble être un cas bien à part. Il est inclassable. Son style musical, dont la portée et la clarté sont encore à cerner, s’avère libéré de toute contrainte et obligation.
Dans LETETA, ce titre qui cumule près de 130 mille vues sur Youtube depuis sa sortie, il mélange l’afrobeat et le Hip hop. Le pasteur se lâche avec bonne humeur. De sa voix rocailleuse, il invoque un sujet à la fois tabou et passionnant, au cœur de beaucoup de batailles du quotidien, « l’argent ».
Se présentant comme un malade, souffrant du manque d’argent. Denis Lessie s’en va donc consulter un médecin : celui à qui la chanson est dédiée, pour qu’il soigne sa pathologie, avec quelques billets verts bien-sûr… pour le nouvel artiste, « le manque d’argent est une pathologie comme toute autre pathologie. Qui mérite donc d’être pris au sérieux ».
« L’argent répond à tout. Même pour bâtir l’œuvre de Dieu, on a besoin d’argent », lâche-t-il avec punch, dans un clip simple, mais raccord. Une mise en scène plutôt réussie, en accord avec le texte. Et, magnifiquement illustrée par de belles chorégraphies.
Sur les réseaux sociaux, les avis divergent et les commentaires vont dans tous les sens. Certains valident le style, l’afropetage comme indiqué par l’artiste. D’autres se montrent choqués par ce qu’ils qualifient de dérive du célèbre pasteur qu’ils ne savent plus situer au regard de ses choix et de la liberté qu’il se donne, loin d’une certaine norme et ligne de conduite qu’impose la religion.
Dinho Kazadi