Femmes, enfants et hommes avancés en âge. Réfugiés en Ouganda suite à la résurgence du M23, une centaine de Congolais ont été contraints à retourner à Bunagana, situé près de la frontière entre la RDC et l’Ouganda, toujours occupé par les rebelles, ce mardi 13 septembre.
Cela vient s’ajouter à un autre groupe des réfugiés congolais expulsés de l’Ouganda il y a peu. « C’est une complicité entre le régime de Museveni et le M23. Nous condamnons le silence du gouvernement de Kinshasa face à cet incident et même de l’expulsion d’autres Congolais de l’Ouganda depuis peu », a déploré Jean-Claude Bambanze, président de la société civile de Rusthuru.
Il affirme que « le gouvernement devrait faire de son mieux pour s’assurer de la sécurité de 116 citoyens congolais ramenés à Bunagana contre leur propre gré ».
Ces congolais, essentiellement des femmes, des enfants et quelques hommes avancés en âge, se déplaçaient à bord de deux bus.
Selon un réfugié congolais en Ouganda ayant requis l’anonymat, « ses compatriotes quittaient le camp de Nakivale en Ouganda ». Ils voulaient regagner la RDC, en passant par la douane de Kitagoma pour rejoindre leurs proches expulsés de l’Ouganda début septembre. Mais, des militaires ougandais les ont désorientés et les ont escortés à Bunagana à partir du check-point de Kanava où ces militaires contrôlent les pièces d’identité, renseigne la même source.
« Certains d’entre ces réfugiés manquaient des pièces d’électeur et même des cartes de réfugié. Ils ont été conduits à Bunagana. A Bunagana, ces réfugiés congolais ont été accueillis par des combattants du M23. Ceux-ci ont libéré femmes et enfants. Certains hommes subissaient un interrogatoire des services d’intelligence du M23 », poursuit-elle.
La reprise des affrontements entre l’armée congolaise et la rébellion du M23, considérée comme un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda par Kinshasa malgré le démenti du Rwanda, a poussé des populations à abandonner leurs habitations, craignant pour leur sécurité.
Reagan Kimbale