En RDC, un collectif de partis politiques et d’organisations de la société civile contre la révision de la constitution n’entend pas faiblir la pression après une manifestation, dispersée par la police à coups de gaz lacrymogène ce jeudi 14 novembre.
« Nous allons continuer. C’est une très belle action. Cela prouve qu’ils ont très peur. Nous disons à M. Tshisekedi qu’il est incompétent et qu’il ne touche pas à notre constitution », a déclaré Ados Ndombasi, ancien député national et cadre du collectif Sursaut national, devant des journalistes, annonçant un meeting le 16 décembre prochain.
L’opposant parle sous un ton ferme. Il dénonce les dérives dictatoriales et accuse le président Tshisekedi d’être « un petit dictateur » et « incompétent ». Il peint un tableau noir de la situation socio-économique, évoquant l’insécurité dans la partie orientale de la RDC.
Maintenir la pression
Ados Ndombasi affirme ne pas comprendre le fait que la police disperse leur manifestation, alors qu’ils ont brandi tous les documents administratifs. « Ils ont commencé à tirer de gaz lacrymogène et certaines balles réelles », a confié l’opposant. Durant cette manifestation, les opposants Delly Sesanga et Bernadette Tokwaulu ont été brutalisés et interpellés. Les images de l’interpellation de Delly Sesanga font le tour de réseaux sociaux.
« Plusieurs de nos militants sont arrêtés. Nous dénonçons cela, parce que quand l’UDPS organise des activités dans ce pays, personne n’est interpellé par la police. Quand Kabuya dit des bêtises tous les jours, il n’est pas interpellé par la police. Aujourd’hui, cette opposition que vous insultez à longueur de journées, s’organise pour dire non avec votre troisième mandat. Mais vous envoyez une police irresponsable pour la réprimer », a-t-il rué dans les brancards.
Ligne rouge
Réviser la constitution. C’est la question qui divise en RDC. Si l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, pousse, l’opposition est vent debout. Pour elle, c’est la « ligne route » à ne pas franchir.
Lors d’un meeting à Kisangani, le président Tshisekedi avait estimé que l’actuelle constitution n’est pas adaptée aux réalités congolaises. Un discours qui ouvre le débat sur une éventuelle révision constitutionnelle, crispant le climat politique. « Si monsieur Tshisekedi ose changer la constitution, nous demanderons au peuple congolais de le chasser selon l’article 64 de notre constitution », a lâché l’opposant Ados Ndombasi.
Trésor Mutombo