Alors que le débat autour de la révision ou du changement de la constitution divise en RDC, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, estime qu’il n’est pas « un tabou ».
C’est la première prise de parole du président de l’Union de la nation congolaise (UNC), allié du président Tshisekedi, sur ce sujet. Jusque-là, Vital Kamerhe est resté de marbre depuis que le président Tshisekedi a exprimé son intention de réviser l’actuelle constitution qu’il reproche de ne pas être adaptée aux réalités congolaises. Lundi, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont échangé autour de cette question.
Pour le président de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat n’a demandé à personne de précipiter le processus. « Le président de la République a indiqué qu’il mettra en place une commission multidisciplinaire qui sera chargée de réfléchir sur la question de la révision constitutionnelle. Cette commission n’est pas encore mise en place. Elle réunira des membres de toutes les forces politiques et vives de la nation et ne sera pas limitée à la majorité présidentielle. Mais il y a des gens qui ont le don de lire ce qui viendra et qui se mettent déjà à discuter », a déclaré Vital Kamerhe au sortir de l’échange avec le président Tshisekedi.
Il rappelle que la révision constitutionnelle est une question prévue dans la constitution. « L’article 218 en détaille les modalités, notamment les acteurs habilités à initier ce processus : le président de la République, le gouvernement en conseil des ministres, chacune des chambres du Parlement ou encore une pétition signée par 100 000 citoyens. Alors où est le péché ? Nous sommes dans la légalité constitutionnelle », a-t-il argué.
Et pourtant, l’opposition est vent debout contre cette démarche depuis l’annonce du président Tshisekedi lors d’un meeting à Kisangani. Elle accuse Félix Tshisekedi, arrivé à son second mandat, de vouloir s’éterniser au pouvoir, mais aussi de briguer un troisième mandat. Samedi dernier, Moïse Katumbi et Martin Fayulu se sont retrouvés à Genvial. Objectif déclaré ? Unir les forces pour barrer la route à ce projet controversé.
Ephraïm Kafuti