En RDC, l’arrestation de Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial de Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour la République, fait polémique. Que s’est-il passé à l’aéroport de N’Djili mardi 30 mai ?
Candidat déclaré à la présidentielle, Moïse Katumbi et son équipe avaient décidé de regagner Lubumbashi. C’est après plusieurs jours passés à Kinshasa. Alors qu’ils apprêtent à prendre l’avion, les services de sécurité interviennent. Salomon Idi Kalonda a été brutalement interpellé. Puis conduit au siège des services des renseignements militaires, ex-DEMIAP. Jusque-là, les mobiles de son arrestation ne sont pas connus.
Pourquoi a-t-il été arrêté ? Selon une source sécuritaire citée par des médias locaux, ce proche de Moïse Katumbi est accusé « d’avoir porté illégalement une arme à feu ». Cité par Jeune Afrique, Moïse Katumbi affirme que son conseiller a été enlevé par les éléments de la gare présidentielle. « Aucun document n’a été présenté, et il a été enlevé comme un voleur », a-t-il déploré.
Pour l’opposition, c’est un acte des représailles de la part du pouvoir. « Nous observons que les violences physiques subies et les arrestations arbitraires actuelles opérées dans les rangs des quatre partis de l’opposition politique (ECiDé, Ensemble pour la République, Envol et LGD) procèdent des actions manifestement suscitées par un énervement du régime de M. Tshisekedi, suite aux manifestations fortes contre la vie chère, l’insécurité généralisée dans le pays et la balkanisation ainsi que le processus électoral chaotique ayant entrainé une adhésion populaire massive », ont réagi Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Matata Ponyo, tous candidats déclarés à la présidentielle, dans un communiqué conjoint.
Ils affirment avoir constaté des violations graves des droits humains et la multiplication des restrictions des libertés des citoyens. Ces leaders de l’opposition prennent à témoin la communauté internationale « sur les dérives dictatoriales du régime de M. Tshisekedi ».
Les autorités ne sont pas prononcées sur ce dossier qui semble crispé le climat politique à l’approche des élections. Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale et membre du présidium de l’Union sacrée, coalition au pouvoir, a aussitôt réagi. Pour lui, Moïse Katumbi doit expliquer aux services de sécurité comment son conseiller a obtenu l’arme à feu. « Quand un civil détient une arme à feu dans l’aéroport, c’est déjà une menace contre la sécurité nationale », a déclaré M. Mboso.
Cette arrestation intervient quelques jours après que Moïse Katumbi a été empêché de se rendre au Kongo Central, où il devait tenir un meeting. Matata Ponyo, lui, a été interdit d’entrer à Kikwit. La récente manifestation de l’opposition contre notamment l’insécurité et la vie chère a été réprimée. Sans doute, le bras de fer est tendu entre le pouvoir et l’opposition.
La Rédaction