Vendredi 10 décembre, Paul Mwilambwe, témoin clé de l’assassinat Floribert Chebeya, a été confronté à d’autres prévenus et renseignants dans ce procès. Mais devant les juges de la Cour militaire de Ndolo à Kinshasa, capitale congolaise, ils se sont contredits dans leurs versions sur ce qui s’est passé le 1er juin 2010.
« Mes deux supérieurs (Daniel Mukalayi et Paul Mwilambwe) sont en train de mentir. Ils étaient tous à l’enceinte de l’inspection générale lorsqu’on exécute la mission (de tuer Floribert Chebeya). Après l’opération, nous avons pris Paul Mwilambwe avec nous dans le convoi, qui amenait les corps. Nous l’avons déposé à Kintambo », a témoigné Doudou Ilunga, un des prévenus, qui a affirmé avoir participé au double meurtre.
D’après lui, « le général Daniel Mukalayi et Paul Mwilambwe ont planifié de ce double meurtre ». « C’est une cacophonie », a répliqué Paul Mwilambwe.
« Je n’ai pas emprunté le véhicule de Christian Kenga Kenga (chef de mission de ces assassinats). J’ai pris le transport en commun. Le général Daniel Mukalayi n’était plus à l’Inspection général de la police au moment du meurtre de Floribert Chebeya. Lorsque je suis descendu de mon bureau, je les ai trouvés avec le corps de Chebeya », a-t-il insisté.
Vêtu de sa tenue des FARDC, le général Zelwa Katanga alias Djadjidja, qui est un des renseignants, paraît confiant à la barre. Il nie tout lien d’amitié avec Paul Mwilambwe. Pourtant, ce dernier a relaté d’un ton ferme que « le général Djadjidja lui a avoué que le corps de Fidèle Bazana était enterré dans sa parcelle sur ordre du général John Numbi ». Des allégations rejetées par le général Djadjidja.
« Je ne lui ai connu que dans le cadre professionnel », a-t-il dit. Une déclaration qui se fait suivre d’une pluie torrentielle. Le juge décide de suspendre l’audience. Ces confrontations vont se poursuivre le mercredi 15 décembre. Ce procès se déroule en l’absence de deux principaux accusés, le général John Numbi qui est en fuite. Et de Christian Kenge Kenge, qui refuse de comparaître.
Joe Kashama