« J’étais avec lui lors des événements qui ont conduit à sa mort », relate à Sahutiafrica Arsène Tshimanga, frère de Rossy Mukendi. Le dimanche 25 février 2018, ce jour-là, Rossy Mukendi, 36 ans, a été abattu dans une manifestation contre Joseph Kabila, ancien président congolais, à Kinshasa, capitale congolaise.
C’était sur fond de tension entre le régime de M. Kabila et l’église Catholique, qui multipliaient des manifestations pour exiger les élections. La disparition de Rossy Mukendi a suscité colère et indignation. 4 ans après cet événement, Arsène Tshimanga se rappelle comme si c’était hier.
« Quand il a reçu une balle, j’étais perdu ce jour-là. Sans voix. Sans issue. C’est comme si la terre était en train de disparaître », confie-t-il. Pour Arsène, qui a vu son frère fauché alors qu’il aspirait à une carrière scientifique, la justice doit être rendue à la hauteur des préjudices subis. « Ce serait une façon d’honorer tous les martyrs à travers lui », dit-il.
Il indique que sa famille biologique et citoyenne passent cette journée dans la méditation pour bien suivre le dossier en justice. Ce dernier devrait être transféré au niveau de la Haute cour militaire.
En janvier, le colonel Carine Lokeso, agent de la police congolaise, a été condamné à la prison à perpétuité assortie de 10 ans de sûreté incompressible pour meurtre et violation des consignes. Mais aussi à s’acquitter d’une amende de 500.000 Usd pour dommages et intérêts. Pourtant, la famille de Rossy Mukendi a jugé cette somme dérisoire au regard des préjudices causés. Les avocats de Mme Carine Lokeso ont interjeté appel à la Haute cour militaire.
Ravanelly Ntumba