Faire un état des lieux de la lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme en RDC. C’était le sujet au centre des échanges dans une conférence en ligne co-organisée par la FPM et The Banker club ce jeudi 16 juin. Pour les panelistes, il faut une collaboration entre les acteurs du secteur financier pour lutter efficacement contre ce fléau.
« Les crimes financiers restent un domaine dans lequel une collaboration soutenue est nécessaire, si nous voulons enrayer les menaces croissantes qui sont en train de peser sur le secteur financier congolais. Les institutions financières, les banques ont un rôle important dans la lutte contre le blanchiment d’argent », prône Patrick Nkengo Mambu, directeur général adjoint de FPM.
Jules Ndambu, expert de Founder Impact analyties group, pense qu’il faut promulguer « une nouvelle loi qui sera en phase avec les dispositifs qu’on a sur le plan international ». « Aujourd’hui, il y a des vraies problématiques pour mettre en place de résolution 1372 des Nations unies en RDC. Il y a des problématiques au niveau de cours et tribunaux. Nous sommes un pays à haut risque », dit-il.
D’après lui, « il est complètement aberrant que dans un tel contexte qu’il n’y ait pas de procédure judiciaire pour des crimes financiers commis dans le cadre des blanchiments ».
Emmanuel Tabu, expert juridique à la Cellule nationale de renseignements financiers (Cenaref), estime que « le nombre de dénonciations des opérations suspectes ont augmenté ». Il affirme que « la loi anti-blanchement des capitaux va renforcer une vigilance à l’égard de personnes politiquement exposées ».
Jolie Mbala, directrice de la Conformité et Ecobank RDC, indique que tout ne peut pas reposer sur le secteur bancaire. Elle reconnait tout de même « qu’une série d’articles de presse ou de rapports d’ONG internationales ont fait part certains cas de violation des règles en matière de lutte contre le blanchement des capitaux et financement du terrorisme ». Ce qui a eu un impact sur la réputation des banques.
Mais Mme Mbala affirme que « les banques ont connu une certaine évolution au niveau réglementaire ». Elle confie que les banques ont acquis de nouveaux outils de lutte contre le blanchissement des capitaux.
« La Banque centrale a renforcé les avantages de conformité au sein des banques, en renforçant leur indépendance. Plusieurs banques de la place se sont fait soit certifier ou auditer par des cabinets d’audit indépendant et de renom ainsi que leurs dispositifs en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, afin d’identifier de manière objective avec un œil externe les dispositions à mettre en œuvre pour pouvoir renforcer les dispositifs respectifs », explique Jolie Mbala.
La RDC s’est dotée d’une loi de la lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme. Mais selon les experts, cette disposition souffre d’application.
Trésor Mutombo