Alors que la ville de Kwamouth, située dans la province de Maï-Ndombe, Ouest de la RDC, est déchirée par des violences ethniques entre Teke et Yaka, les déplacées vivent dans la précarité.
Selon Jérémie BIKIELE Kashama, directeur de cabinet au commissariat général de l’Action humanitaire de la province de Kwilu, ces déplacés passent nuit au sol dans des locaux entassés de plus de soixante personnes.
« Ils ne mangent pas. Ils n’ont pas accès aux soins de santé. Ils n’ont pas accès à l’eau potable de façon permanente à l’assainissement. Ils n’ont pas de moyens de subsistance », confie-t-il à Sahutiafrica.
Il indique que ces conditions favorisent l’émergence des maladies. D’après lui, des cas de malnutrition sévère ont été recensés par les enfants dans le camp de déplacés. « Il n’y a pas de prise en charge qui permettrait d’éradiquer ces cas de maladies », dit M. Bikiele. Il appelle le gouvernement congolais à intervenir de façon urgente.
Selon les responsables locaux, au moins trente-neuf personnes ont péri dans le camp de déplacés depuis l’éclatement d’un conflit sanglant entre les Teke et les Yaka en 2022. Le week-end, trois personnes sont mortes, dont une femme de troisième âge et deux enfants.
Entre-temps, le climat n’est toujours pas à la sérénité. L’armée congolaise a repoussé une attaque de miliciens « Mobondo ». Vingt assaillants ont été capturés et condamnés à la peine de morts devant le tribunal de garnison de Bandundu, Bagata et Maï-Ndombe.
Les violences ethnique dans le Kwamouth ont fait des centaines de morts et plus de 30.000 déplacées, dont près de 14.000 dans la ville de Bandundu. En fait, les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages, s’affrontent avec les Yaka, venus s’installer après eux, autour d’un conflit foncier.
Selon l’ONG Human rights watch (HRW), les Teke et les Yaka sont impliqués dans un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre. Les combats, dans l’ouest du pays, se sont étendus à la province du Kwango ainsi que dans celle de Kinshasa où se trouve la capitale.
Raymond Nsimba