Renforcement de l’administration, investissement dans la formation, développement professionnel des enseignants, promotion de l’équité et de l’inclusion… Tels sont les piliers de Raïssa Malu, ministre congolaise de l’Education nationale.
Jeudi 13 juin. L’entrée du cabinet du ministère de l’Education nationale est bondée. Agents, enseignants et quelques militants donnent la voix avant la cérémonie de remise et reprise. En fait, Toni Mwaba a passé le témoin à Raïssa Malu dans une ambiance électrique dans l’enceinte du ministère, où le ministre entrant et le sortant sont accompagnés par leurs sympathisants. M. Mwaba affirme partir avec le sentiment « du devoir accompli malgré les difficultés ». Pourtant, certains agents de ce ministère ne voient pas les choses sur cet œil.
Au ministère de l’Education nationale, l’arrivée de cette physicienne congolaise, suscite espoir et attente. Sans doute, elle s’attend à plusieurs défis à relever. « Nous attendons de la nouvelle ministre qu’il ait rupture avec les anciennes habitudes qui se sont installées pendant le règne de son successeur. Nous attendons l’assainissement dans toutes les directions », a glissé Joël Amisi, agent du ministère de l’Éducation nationale, à Sahutiafrica.
D’après lui, le cabinet de Toni Mwaba avait pris « l’administration en otage ». Il dénonce aussi des arrêtés antidatés. De son côté, un enseignant, encore nouvelle unité, espère que sa situation sera régularisée.
A la tête de ce ministère, Raïssa Malu affirme placer le dialogue avec les parties prenantes parmi ses piliers. « Nous allons consolider les acquis de la précédente mandature », a-t-il dit dans les propos rapportés par le site du ministère. Il s’agit notamment de poursuivre les efforts pour consolider la gratuité de l’enseignement de base, lancée à l’arrivée du président Tshisekedi au pouvoir. Elle ambitionne aussi d’intégrer les technologies de l’information et de la communication.
Les classes surchargées et le nombre d’élèves en augmentation étaient parmi les observations de départ. Si cette mesure n’a pas réussi à faire l’unanimité, les autorités s’en félicitent. Et lors de sa campagne électorale, le président Tshisekedi a promis d’élargir la gratuité au niveau du secondaire.
« Vous avez tous vu et entendu le programme du gouvernement. On va s’atteler à mettre en place les actions prévues dans ce programme et à suivre également les réformes prévues dans la stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation (SSEF) », a dit la ministre Raïssa Malu.
Elle entend déjà se mettre au travail. Et surtout, qu’elle est dans un secteur, où elle n’est pas étrangère. « Pour nous, ça reste la maison. On est très content de collaborer avec chacun de vous afin de réaliser cette nouvelle vision du gouvernement pour avoir un système éducatif de qualité », a déclaré la ministre Malu, qui prône le travail avec « une citoyenneté responsable et éthique ».
Depuis 2014, Mme Malu a, avec son association Investing In People, organisé la Semaine de la science et des technologies en collaboration avec le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), rebaptisé Education nationale. Entre 2016 et 2021, Raïssa Malu a piloté l’unité du Projet d’éducation pour la qualité et la pertinence des enseignements aux niveaux secondaire et universitaire (Peqpesu). Un projet du ministère de l’EPST soutenu par la Banque mondiale.
Trésor Mutombo