Ce lundi 22 août, la société civile de Rutshuru a annulé une marche pour manifester contre la passivité des forces armées congolaises (FARDC) sur le front contre les rebelles du mouvement du 23 Mars (M23). Cette manifestation, qui devait aller jusqu’à Goma, a été annulée après une rencontre entre les organisateurs de cette marche et le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, Est du pays.
« La marche est annulée. Nous nous sommes adressés à nos compatriotes, ils nous ont compris. Vous savez, mettre toute une population sur la route de plus ou moins 75 km, avec tous les enfants et tous ces mondes qui doivent se déplacer, comment cela va se passer ? », dit le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, gouverneur de province du Nord-Kivu.
Il se demande si les organisateurs ont prévu des dispositifs adéquats pour cette marche. « On ne doit pas faire de cette façon. Moi, je crois, ils doivent patienter, voir leur armée à l’œuvre », explique-t-il.
Mais la société civile locale dit ne pas être convaincu des explications de l’autorité militaire. « Nous sommes à moitié convaincus, en premier lieu, au moins, il a écouté les cris de détresse de ces populations, non seulement de Rutshuru en général, mais de déplacés en particulier. Et il est venu personnellement. C’est quand même un point fort que nous encourageons. Mais nous ne sommes pas convaincus parce qu’on attend le début des opérations qui permettront que nos déplacés rentrent chez eux », explique Jean Claude Bambanze, président de la société civile en territoire de Rutshuru.
L’armée congolaise, qui accuse également le M23 de ne pas respecter l’accord de Nairobi, appelle la population au calme. Entre-temps, les combats se poursuivent entre l’armée et le M23, soutenu par le Rwanda, selon les autorités congolaises. Ce que Kigali a toujours nié. La résurgence a brouillé les relations entre les deux Etats. Malgré la feuille de route de Luanda pour une désescalade, la tension reste encore palpable sur le terrain.
Reagan Kimbale