« Personne n’est intéressé par la crise ou de conflit. Partant de là, je me réjouis qu’on soit tombé d’accord de se voir sous l’égide du président angolais. On a eu des bonnes discussions. Les deux côtés, d’après ce que j’ai pu voir, cherchaient à progresser », a dit le président Paul Kagame à France 24.
Le président Félix Tshisekedi, qui accuse le Rwanda d’être derrière le M23, dit être prêt pour une éventuelle guerre, si les provocations continuent, Paul Kagame se montre plutôt rassurant quant à une désescalade. « J’étais en Angola pour m’assurer que tout malentendu, conflit ou tension peut être résolu de manière amicale et non pas la guerre », croit le chef de l’Etat rwandais.
Pour lui, la tripartite de Luanda était une étape dans la bonne direction. « Je ne crois pas qu’il faille s’engager dans un jeu d’accusations respectives. Une partie accuse l’autre. Ensuite, c’est l’autre qui accuse la première. Je ne crois pas que le tort soit dans un seul camp de manière générale. On a discuté et on est tombé sur pas mal des choses. Mais apparemment, c’est autre chose sur le terrain », indique-t-il.
Mercredi dernier, une feuille de route dite de Luanda a été mise en place pour relancer la commission mixte censée régler les différends entre les deux pays, qui s’accuse mutuellement des velléités de déstabilisation et de soutien aux groupes rebelles. Cessation immédiate des hostilités, retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC, retour des réfugiés dans leur pays d’origine et l’exploitation des ressources naturelles dans le strict respect de la souveraineté des Etats. Telles sont les dispositions de cette feuille de route.
Pourtant, des affrontements se poursuivent entre les forces congolaises et les rebelles du M23 à Rusthuru. Pour le président rwandais, toutes les parties doivent respecter le cessez-le-feu.
Il nie tout lien entre son pays et les rebelles du M23. « Le M23 n’est pas un problème du Rwanda. Ce ne sont pas de Rwandais », insiste Paul Kagame. Il dit être surpris qu’à chaque fois que son pays soit accusé de vouloir semer le chaos en RDC, voisine. « Mais personne ne parle de bombardements dans notre territoire par l’armée congolaise et du problème du FDLR qui est là depuis 25 ans », déclare le président rwandais.
Entre Kinshasa et Kigali, les relations sont crispées depuis la reprise des hostilités entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, selon Kinshasa. Des accusations que le Rwanda rejette. A son tour, il accuse l’armée congolaise à coaliser avec les rebelles FDRL.
Entre-temps, Kinshasa a suspendu tous les accords de coopération bilatérale signé avec son voisin. Et s’est opposé à la participation de troupes rwandaises dans le déploiement de la force régionale dans sa partie Est. Paul Kagame, quant à lui, a affirmé n’avoir aucun problème sur le fait que le Rwanda ne fera pas partie de cette force régionale.
Trésor Mutombo