Interpellé brutalement à l’aéroport international de N’Djili il y a près d’une semaine, Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial de Moïse Katumbi, est inculpé notamment pour atteinte à la sûreté de l’État.
Ce proche de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, est aussi accusé d’incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline ainsi que la détention illégale d’arme à feu et des munitions de guerre.
D’après les renseignements militaires, M. Kalonda a été brutalement interpellé pour n’avoir pas obtempéré, mais aussi pour la sensibilité du dossier. « L’officier du ministère public militaire a mis à la disposition des services des Renseignements Militaires un mandat d’amener en vertu, alors que nos services étaient en train de rechercher Monsieur Salomon Idi Kalonda partout dans la ville de Kinshasa et nous avons pu le retrouver à l’aéroport de N’Djili », a déclaré le colonel Kangoli Ngoli, conseiller juridique de renseignements militaires, devant un parterre de journalistes.
Il indique que « les informations recueillies du téléphone de Salomon Idi Kalonda a établi des contacts directs avec le major Ngezi Fred, assistant de Sultan Makenga, responsable de la branche armée du M23, soutenu par le Rwanda pour Kinshasa, le général Karuterwa Patrick, le général Ruki, le général Alex, et Karega Vincent, ancien ambassadeur du Rwanda en RDC afin d’encourager la guerre menée par cette rébellion pour obtenir les négociations politiques de faire tomber le vote de la loi dite Tshiani ».
Mais Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, rejette ces « allégations ». Pour Francis Kalombo, porte-parole de cette formation politique, « c’est du déjà entendu et c’est faux ». « Nous voulons voir de preuves, mais pourquoi il est gardé en secret jusqu’à aujourd’hui, alors qu’il est inculpé. On devait l’envoyer devant son juge naturel pour présenter ses moyens de défense. Pas de visite. Pas d’avocat. Il n’y a pas de preuves. Salomon n’a jamais été avec le M23 », a-t-il réagi au micro d’une radio locale.
En RDC, le bras de fer est tendu entre le pouvoir et l’opposant Moïse Katumbi, son allié d’hier, à l’approche de la présidentielle. L’interpellation de Salomon Idi Kalonda est intervenue quelques jours après que Moïse Katumbi s’est vu être empêché de se rendre au Kongo Central, où il devait tenir un meeting. Si l’opposition a crié à la dérive dictatoriale, les autorités ont justifié cette décision par des impératifs sécuritaires.
Trésor Mutombo