Discours, conférences, expositions… La 11ᵉ édition de la Semaine de la science et des technologies s’est clôturée mercredi 10 avril, à Kinshasa, capitale congolaise.
Il s’agit de la première étape, puisque cette édition est organisée entre Kinshasa et Bruxelles, la capitale belge avec pour thème : « La science comme un langage commun, ici et là-bas ». Pour Raïssa Malu, physicienne congolaise et promotrice de la Semaine de la science et des technologies, l’idée est de briser les frontières. « On a choisi ce thème pour montrer que la science, les technologies, les arts et les mathématiques sont, en fait, un langage commun de l’humanité », explique-t-elle à Sahutiafrica.
Au village des sciences
En plus du thème, l’énergie nucléaire et le cas de changements climatiques sont les deux sous-thèmes. « L’énergie nucléaire, pour notamment réfléchir sur tout ce qui est du développement durable. Le nucléaire reste une alternative intéressante que l’on veut démystifier. Le changement climatique parce que, je pense, que tout le monde se rend compte qu’on a un problème : les pics de chaleur et des inondations, etc », argue Raïssa Malu.
Dans le village des sciences, plusieurs stands d’expositions sont érigés. Les expositions ont eu lieu mardi et mercredi à l’Institut de la Gombe et au lycée Prince de Liège, école belge à Kinshasa. Des sociétés, structures de chercheurs et des élèves exposent leurs innovations et expliquent des sujets développés ou leurs activités à ceux qui se pointent devant leurs stands. Elèves, enseignants, étudiants y font le tour avec un regard curieux. Et surtout, des questions.
Sous son uniforme d’élève et mains tâchées par les colorants, Adèle Kwete, finaliste à l’Institut de la Gombe, explique une expérience chimique. Laquelle ? « C’est le dentifrice éléphant. Une expérience exothermique qui permet de produire de la chaleur », souffle-t-elle d’un ton solennel. Elle partage ensuite son expérience au public. « Pour ça (produire de la chaleur, NDLR), on aura besoin de sulfate de sodium, classé parmi les sels en chimie, de l’eau oxygénée, les colorants et le détergeant liquide », dit-elle, tout en gesticulant. A la fin de son expérience, il y a une mousse et elle demande à un participant de « toucher pour sentir la chaleur ». « Voilà, le Dentifrice éléphant », glisse-t-elle.
Croisé au village des sciences, Gaël Muanasaki Ndombele, élève finaliste à l’ITI Bumbu, confie avoir appris beaucoup de choses. « Ça m’a aidé à développer mes connaissances. J’ai appris plusieurs choses que je ne connaissais pas sur la science, notamment le comptage des ancêtres et les détecteurs de métaux et comment ces détecteurs fonctionnent », raconte Gaël aux côtés des amis.
Après l’Institut de la Gombe, ce village d’innovation et de créativité s’est exporté au lycée Prince de Liège. Mercredi, lors de la journée de clôture, les élèves, qui ont animé des stands, ont reçu des certificats. Ce qui réjouit Fatima Ali, teint bronzé et élève en option scientifique. « Ça me fait toujours autant plaisir. J’ai appris à apprendre parce que nous sommes toujours confrontés à des situations dans la vie, où nous sommes obligés d’apprendre », s’extasie Fatima.
Elle participe à la Semaine de la science et des technologies pour la troisième fois. Dans son stand, elle a exposé sur « l’architecture de bâtiments adaptés à l’environnement local ». « Il s’agit tout simplement d’une sensibilisation, c’est-à-dire, avant de construire un bâtiment, nous devons faire avant tout une étude de la zone, où nous voulons construire », prône Fatima Ali.
Rendez-vous à Bruxelles
En fait, les activités de la 11ᵉ édition de la Semaine de la science et des technologies ont eu lieu dans une vingtaine de provinces, ce qui est une première. Selon Raïssa Malu, c’est grâce à un réseau de « Catalyseurs de la Semaine de la science. « Ça permet à la semaine de la science d’avoir un impact fort dans ces communautés », indique la promotrice de l’activité.
Lancé en 2014, cet évènement est organisé par la structure Investing In People, l’ONGD Elongo Elonga, le ministère congolais de l’Enseignement primaire, secondaire et technique ainsi que celui de l’Enseignement supérieur et universitaire, mais aussi de la Recherche scientifique. Objectif ? L’évènement vise notamment à développer une culture scientifique et technologique en Afrique et de promouvoir les savoirs et savoir-faire dans ces domaines.
Après Kinshasa, la Semaine de la science et des technologies va se poursuivre à Bruxelles, capitale de la Belgique. « On a voulu aller à la rencontre de la diaspora congolaise. Le but est de le montrer, ce qu’on fait depuis 11 ans avec la Semaine de la science et des technologies, mais aussi la donner l’occasion d’y participer », dit Raïssa Malu.
Trésor Mutombo