Un présumé kuluna, bandit urbain, a échappé à un lynchage à Masina, commune située dans l’est de Kinshasa, capitale congolaise, dans la nuit du 14 au 15 janvier.
Que s’est-il passé ? C’est l’intervention de la police qui a empêché le lynchage de ce jeune, à la vingtaine révolue, par des habitants en colère. En fait, l’incident a éclaté lorsqu’un groupe d’hommes munis de machettes a attaqué un homme d’une cinquantaine d’années au croisement des avenues Pemba et Sukambundu.
Alertés par les cris de la victime, des groupes d’auto-défense anti-kuluna sont intervenus. Alors que la plupart des assaillants prenaient la fuite, l’un d’eux a été rattrapé, tabassé et laissé pour mort. C’est à ce moment que la police, en patrouille nocturne, est intervenue.
Les policiers ont tiré des coups de feu pour disperser la foule, qui s’apprêtait à achever ce présumé kuluna. Ce dernier, grièvement blessé, a été transporté dans un centre de santé pour recevoir des soins d’urgence. Après une stabilisation de son état, il a été transféré au parquet de N’djili.
Cette intervention de la police a suscité la colère et l’incompréhension de nombreux habitants. Une femme, témoin de la scène, exprime son mécontentement. « On parle des droits de l’homme quand c’est le kuluna qu’on veut tuer. Mais quand les kulunas tuent, les droits de l’homme se taisent », a-t-elle pesté.
Ce sentiment d’exaspération n’est pas nouveau. En décembre dernier, un autre kuluna avait été brûlé vif par la population dans la même commune, révélant un recours à la justice populaire.
Pour lutter contre la criminalité urbaine, les autorités ont lancé l’opération « Ndombo », qui prévoit des audiences foraines pour juger les kulunas. Les condamnés sont envoyés dans des prisons de haute sécurité, dont la prison d’Angenga.
Depuis le début de cette opération, 57 kulunas ont été transférés à Angenga. Récemment, un kuluna a été condamné à mort après avoir amputé la main d’un citoyen à Lemba, une autre commune de la ville.
Ephraïm Kafuti