«La population de Kindele vit un calvaire. Depuis 2018, l’eau ne jaillit plus au robinet. Les autorités sont incapables de desservir la population en eau potable. Nous recourons à l’eau des forages qui n’est pourtant pas potable», se désole Zaïd Ngongo, la vingtaine et étudiant à l’Université de Kinshasa. À Kinshasa, capitale de la RDC, les robinets sont devenus secs. L’eau potable, une denrée rare.
Dans la périphérie de la ville, certains cherchent à s’approvisionner en eau potable même dans les heures tardives malgré l’insécurité. D’autre recourent à l’eau des forages. Une situation difficile comme le témoigne Jean-Philippe Kambayi, père de famille, qui tire un pousse-pousse remplit de bidons d’eau en compagnie de son fils.
«Depuis hier, je n’ai pas vu une goutte d’eau dans mon robinet. C’est exaspérant. Nous sommes obligés de parcourir la ville à la recherche d’eau aux forages ou chez certains particuliers», relate-t-il. «À Lemba, les gens sont obligés de se lever à 1h00 ou 2h00 du matin pour s’approvisionner en eau potable. Avec ce changement de saison, la situation risque de s’empirer bien qu’il y ait une solidarité qui s’installe entre les populations face à cette pénurie d’eau», confie Angèle, professeure d’une école publique, avec un seau d’eau à la tête et deux bidons en mains.
La difficulté de la desserte en eau potable pénalise la population. Cette dernière s’inquiète de la rareté de l’eau pour les travaux ménagers. «Même si on n’a pas d’électricité, l’essentiel est que nous ayons de l’eau à la maison. Nous avons des enfants et de travaux ménagers à faire», dit Julie, une trentaine et mère de famille entourée de plusieurs bidons. Pour Ismaël Ngambelo, tête rasée et fonctionnaire à l’Administration publique, la pénurie d’eau est devenue une routine.
«Chaque semaine, nous passons trois à quatre jours sans être servi par la Regideso sous prétexte qu’il y a carence de produits dans ses usines», affirme-t-il.
Début mai, la Régie de distribution des eaux (Regideso) a déclaré que les coupures d’eau incessantes à Kinshasa n’étaient pas liées à «un problème de produits». Mais plutôt à un manque de financement. «Les stocks sont critiques effectivement par le fait de manque d’argent», avait indiqué la Regideso.
Ali Maliki