Plus de cinquante personnes ont été abattues dans une série d’attaques d’hommes armés à Irumu en Ituri, dans l’est de la RDC, le week-end dernier. C’est ce qu’ont rapporté à Sahutiafrica des sources locales. Ces incursions meurtrières ont été attribuées aux rebelles de Forces démocratiques alliées (ADF), actifs dans cette région de la RDC sous état de siège.
« Ce dimanche 13 mars 2022, les ADF ont attaqué le village Bwanasura, Otomabere et ces mêmes rebelles ont attaqué encore quatre sous-localités. Il y a eu au moins cinquante-deux personnes tuées », indique Christophe Munyanderu, coordonnateur de l’Ong Convention pour le respect des droits humains (CRDH).
Munyanderu déplore le fait que « les services de sécurité ne prennent pas en considération les alertes de la population ». D’après un témoin, plusieurs autres civils restent portés disparus.
« Les rebelles sont venus dans notre village d’Otomabere où ils ont tué au moins vingt personnes. C’était dimanche vers 15 heures. Nous avions alerté, mais il n’y a eu aucune intervention des militaires », confie un témoin.
« C’est vraiment regrettable de voir les rebelles circulés dans quatre villages le même jour sans inquiétude », se désole une habitante de la zone attaquée, qui dit avoir perdu trois membres de sa famille dans cette série d’attaques d’hommes armés.
La société civile locale appelle « l’armée à intensifier les opérations de traque des ADF, qui continuent de tuer les civils ». Nous avons tenté de contacter le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, mais nos efforts n’ont pas abouti.
Pour l’instant, il s’observe un déplacement de masse. Les habitants abandonnent leurs maisons pour aller vers les zones supposées sécurisées par les forces armées congolaises. Ces nouvelles tueries interviennent quelques jours après l’annonce de la deuxième des opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise contre les ADF en Ituri.
Depuis Beni, Augustin Sikwaya