Les soldats chinois de la mission de stabilisation des Nations Unies (Monusco) dans l’est de la RDC ont assisté à une cérémonie de départ ce mardi 9 avril, alors que la force se retire de cette région déchirée par la guerre.
Les 15 000 soldats de la Monusco déployés dans ce vaste pays d’Afrique centrale ont commencé à partir en février à la demande du gouvernement de Kinshasa, qui les juge inefficaces.
Le désengagement doit s’effectuer en trois phases cette année. Dans le cadre de la première phase, les soldats et policiers de maintien de la paix de 14 bases du Sud-Kivu devraient partir d’ici la fin avril. Le personnel civil doit partir d’ici le 30 juin.
Le Nord-Kivu, où les rebelles du M23 se sont emparés de pans entiers de territoire, et les provinces de l’Ituri devraient suivre.
Le contingent chinois, fort de 220 personnes, est composé principalement d’ingénieurs civils et de médecins.
La chef de la MONUSCO, Bintou Keita, a félicité les Chinois en déclarant : « Leur savoir-faire, leur professionnalisme et leur discipline leur ont permis de surmonter des défis dans des conditions parfois très difficiles ».
« Leur engagement a joué un rôle déterminant dans la promotion de la paix et de la sécurité » en RDC, a-t-elle déclaré lors d’une réunion organisée sur une base du lac Kivu, près de la capitale provinciale Bukavu, que les Chinois occupent depuis 2003.
Les Chinois, qui travaillaient principalement sur des projets d’ingénierie, réparant des routes et modernisant des ponts, devraient quitter la RDC après environ 10 jours.
« Il faut dire que les groupes armés illégaux continuent de faire des ravages dans l’est du Congo », a déclaré l’ambassadeur de Pékin Zhao Bin lors de la cérémonie. La Chine « exhorte tous ces groupes armés, y compris le M23, à mettre fin à la violence et aux atrocités et à se retirer des zones occupées », a-t-il ajouté.
Quelque 270 casques bleus pakistanais ont remis le 28 février à la police congolaise la base qu’ils utilisaient à Kamanyola, près des frontières avec le Rwanda et le Burundi.
La mission a été créée en 1999 dans le but de mettre un terme à la deuxième guerre en RDC, qui a vu les forces locales soutenues par l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe combattre leurs rivaux soutenus par l’Ouganda et le Rwanda.
À son apogée, il y avait 20 000 soldats de l’ONU dans le pays. Plus de 270 soldats de la MONUSCO ont été tués, selon les chiffres de l’ONU. Kinshasa accuse depuis longtemps la force onusienne de ne pas avoir réussi à protéger les civils contre les groupes armés qui sévissent dans l’est du pays depuis trois décennies.
Des centaines de milliers de morts sont imputées à la succession des conflits depuis les années 1990 et des millions de personnes ont été déplacées.
AFP/Sahutiafrica