Le 18 février dernier, les autorités maliennes ont appelé la France à retirer ses troupes du Mali. Au-delà de cette demande, la question qui peut se poser est celle de savoir si le groupe russe Wagner n’est pas dans l’ombre des autorités maliennes.
Wagner, société de sécurité privée russe, fait parler d’elle dans quelques pays africains. Leur présence en Centrafrique n’a pas empêché à quelques analystes militaires d’envisager déjà son expansion dans d’autres pays d’Afrique. Selon une enquête publiée par Jeune Afrique en août 2021, « des émissaires de Wagner ont en tout cas été repérés dès la fin de l’année 2019 à Bamako, où ils espéraient profiter du sentiment antifrançais pour proposer les mêmes services qu’en Centrafrique ».
« Depuis la prise de pouvoir au Mali d’Assimi Goïta, de nombreux observateurs n’ont pas manqué de remarquer que plusieurs de ses proches, notamment Malick Diaw et Sadio Camara, ainsi que Goïta lui-même, avaient effectué une partie de leurs classes en Russie », poursuit JA. Ces deux hauts cadres du Mali étaient en formation à Moscou de janvier à août 2020, quelques jours seulement avant le coup d’État au Mali.
Cette situation a de quoi susciter, aujourd’hui, des interrogations sur la présence de Wagner au Mali suite à la demande du départ des troupes françaises.
La France perd, la Russie gagne
La France a déployé 25000 hommes au Sahel, dont environ 4300 militaires français et 2400 au Mali dans le cadre d’opération Barkhane pour lutter contre la montée de la menace djihadiste dans cette région. Mais cette intervention militaire française est de plus en plus controversée, depuis 2013.
Un autre élément à prendre en compte est le fait que « plusieurs manifestations pro-russes et antifrançaises ont été organisées, à Bamako comme à Sikasso ». Ces manifestations préparaient visiblement le lit pour l’entrée en jeu des hommes de Wagner.
« On connaît la stratégie de Wagner pour tisser sa toile, nous y sommes attentifs », a indiqué à Jeune Afrique une source au sein des renseignements français.
Avec le retrait des troupes françaises au Mali, le scénario Centrafricain pourrait se reproduire. En fait, « en Centrafrique, la France a perdu de l’influence avec le retrait de l’opération Sangaris. Les pays sont différents, mais il ne s’agirait pas de revivre le même scénario au Mali après la fin de l’opération Barkhane ». Pourtant, c’est plus vers cette probabilité que l’on tend avec le retrait prochain des troupes françaises. C’est en fait « la pénétration russe » sur le territoire malien.
La Rédaction