15 ans de prison. C’est la peine requise contre Claude Muhayimana, franco-rwandais, pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité par le parquet général de Paris, capitale française, ce mercredi 15 décembre. D’après les accusations du ministère public, « Claude Muhayimana a contribué au génocide en tant que conducteur et transporteur des tueurs sur une très longue période de trois mois ». Le verdict est attendu ce jeudi 16 décembre à la Cour d’assises de Paris.
Au cours de sa plaidoirie, le procureur a indiqué que « l’accusé était un acteur du génocide », un « maillon » et un « rouage indispensable dans le dispositif de la traque des tutsi jusqu’au dernier ». Par contre, sa défense, qui nie ces accusations, la décrit comme un homme ordinaire.
« Nous demandons à la Cour de le déclarer coupable de s’être rendu complice de génocide et complice de crimes contre l’humanité pour les massacres des collines de Kibuye, Gitwa, Bisesero et de l’école de Nyamishaba », a déclaré le ministère public. Mais ce dernier a tout même demandé l’acquittement partiel de Claude Muhayimana pour les massacres des collines de Kizenga.
Après près de quatre semaines de procès et d’auditions d’une cinquantaine de témoins, dont certains venus du Rwanda, l’accusation a demandé aux jurés de la Cour d’assises de « ne pas permettre » à Claude Muyahimana « d’échapper à ses responsabilités » dans les crimes dont il est accusé et de le condamner à une peine de 15 ans de réclusion criminelle.
Âgé de 60 ans, Claude Muhayimana est jugé depuis le 22 novembre à Paris, capitale française. Il est accusé d’avoir aidé et assisté des gendarmes et des miliciens, en assurant leur transport sur des lieux de massacres, notamment dans les régions de Kibuye (72.000 victimes estimées) et Bisesero (50.000 victimes estimées) entre avril et juillet 1994. C’est le troisième procès en France sur le génocide qui a ensanglanté le Rwanda en 1994. Une tragédie qui a coûté la vie à plus de 800.000 Rwandais, alors que des dizaines de milliers d’autres ont quitté le pays.
Dinho Kazadi