Lundi 8 juillet, Amnesty International a indiqué l’opposition rwandaise subit de « sévères restrictions » de droits à l’approche des élections présidentielle et législatives du 15 juillet.
« L’opposition continue d’être confrontée à de sévères restrictions de son droit à la liberté d’association, ainsi qu’à des menaces, des détentions arbitraires, des poursuites, des accusations fabriquées de toutes pièces, des meurtres et des disparitions forcées », a déclaré Amnesty.
La société civile et les médias subissent également « intimidations, harcèlement et représailles pour leur travail », selon un rapport de l’ONG. En juin, Human Rights Watch (HRW), autre ONG de défense des droits humains, avait-elle dénoncé la « répression de l’opposition, des médias et de la société civile » à l’approche du 15 juillet.
« La menace de violences physiques, les procédures judiciaires arbitraires et les longues peines de prison, qui peuvent souvent conduire à de la torture, ont de fait dissuadé de nombreux Rwandais de s’engager dans des activités d’opposition et d’exiger des comptes de leurs dirigeants politiques », a déclaré Clémentine de Montjoye, chercheuse pour HRW.
Selon les deux ONG, des membres de l’opposition ont rencontré d’importantes difficultés pour enregistrer leurs candidatures, et ses deux principales voix, Diane Rwigara et Victoire Ingabire, n’ont pu se présenter.
Amnesty exhorte les autorités rwandaises à « mettre fin immédiatement aux sévères restrictions imposées aux droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ».
Pour HRW, les autorités devraient « condamner de toute urgence et publiquement les abus et libérer toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs libertés fondamentales ».
Neuf millions d’électeurs sont appelés à voter au scrutin présidentiel, pour la première fois couplée avec des législatives.
Homme fort de facto du Rwanda depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994, M. Kagame avait été élu président par le Parlement en 2000. Il a ensuite été élu par les Rwandais en 2003, 2010 et 2017, réunissant à chaque fois plus de 90% des voix.
Le 15 juillet, il sera opposé aux mêmes adversaires qu’en 2017 : le chef du Parti démocratique vert Frank Habineza et l’ancien journaliste Philippe Mpayimana. Il avait alors obtenu plus de 98,79% des voix, M. Mpayimana 0,73% et M. Habineza 0,48%.
AFP/Sahutiafrica