Alors que Gitega voit l’ombre du Rwanda derrière les rebelles RED-Tabara, accusés d’explosions de grenades ayant fait des dizaines de blessés, Kigali rejette ces allégations.
« Nous appelons le Burundi à résoudre ses propres problèmes internes et à ne pas associer le Rwanda à des questions aussi ignobles », a rétorqué Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, dans un communiqué.
D’après lui, le Rwanda n’a absolument aucun lien avec l’attaque. Elle affirme que le Burundi a un problème avec le Rwanda. « Mais nous n’avons aucun problème avec le Burundi », a-t-elle dit.
Pourtant, Gitega a accusé Kigai d’avoir fourni une formation et un soutien logistique aux rebelles Red-Tabara. Ce groupe armé combat le gouvernement burundais depuis des bases dans l’est de la RDC, en proie à l’activisme des armés locaux et étrangers.
Vendredi, les autorités ont déploré une attaque qui a fait près de trente-huit blessés à Bujumbura, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités imputent la responsabilité aux rebelles Red-Tabara. Mais, ce groupe armé n’a nié toute implication.
« Ces déclarations hâtives, sans aucune enquête, remettent à chaque fois en question la responsabilité du régime CNDD-FDD dans des crimes », a rapporté un communiqué des rebelles Red-Tabara.
Depuis l’attaque de Red-Tabara, à la frontière avec la RDC qui a fait une vingtaine de morts, dont des femmes et des enfants, en décembre dernier, les relations diplomatiques se sont dégradées entre le Rwanda et le Burundi. Pourtant, il y avait une amélioration des rapports entre les deux Etats après l’arrivée au pouvoir d’Évariste Ndayishimiye en 2020.
Mais, cela n’a pas tenu longtemps. Début janvier, le Burundi avait décidé de la fermeture des frontières avec le Rwanda pour « mauvais voisinage ». Dans la région des Grands Lacs, les relations entre le Rwanda et certains de ses voisins, dont la RDC, le Burundi et l’Ouganda, ne ressemblent pas à un long fleuve tranquille.
Trésor Mutombo