Le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar doivent démissionner. C’est en fait la motivation des actions que mènent de la coalition du peuple pour l’action civile (PCCA). Elle a appelé à manifester à Juba, capitale sud-soudanaise, ce lundi 30 août. La PCCA accuse les deux dirigeants d’être responsable de la situation actuelle du Soudan du Sud. Mais les autorités jugent «illégale» cette manifestation.
Un porte-parole du président Salva Kiir met en garde contre ce qu’il qualifie de «déclaration de guerre». Et rappelle que l’accord de paix prévoit des élections en 2023. La présence policière a été renforcée à Juba. Un déploiement de forces de l’ordre qui vise à dissuader les manifestants. La police menace de prendre des mesures contre les personnes, qui participeront aux rassemblements.
«Quand ils gouvernent ensemble, rien ne bouge ! Ils ne sont d’accord sur rien. Et quand ils ne sont pas ensemble, ils se battent et sont responsables de souffrances, de destructions, et de nombreux décès de civils», a confié Rajab Mohandis, de la Coalition du peuple pour l’Action civile, à RFI.
Le week-end dernier, une association a affirmé que plusieurs militants d’opposants et un responsable religieux ont été interpellés. Une information démentie par les autorités. Vendredi 27 août, trois journalistes ont été arrêtés et leur radio fermée, soupçonnée de diffuser du contenu en lien avec l’appel de la manifestation.
Le Soudan du Sud a accédé à l’indépendance en 2011. Mais après une décennie d’indépendance, le pays vit dans l’instabilité. Une situation causée par un conflit armé qui a opposé les hommes de Salva Kiir à ceux de Riek Machar. Les deux parties sont parvenues à un accord pour la fin des hostilités. En 2016, un autre conflit a éclaté en Soudan du Sud avant qu’un deuxième accord de paix soit signé en 2018. Durant les cinq années de conflit, près de 400.000 personnes ont été tuées.
Trésor Mutombo