Sénégal : «…avec ces répétitions successives, l’équipe va apprendre de ses erreurs et aller vers la gagne» (Alassane N’dour)

Dans une interview exclusive à Sahutiafrica, Alassane N’dour, ancien international sénégalais, affirme que les Lions de la Teranga doivent montrer qu’ils ont encore les armes pour reproduire, au Cameroun, leur parcours à la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 et emporter cette édition. Le Sénégal, un des favoris de la compétition, joue son premier match face au Zimbabwe le lundi 10 janvier.

Sahutiafrica : Après l’échec en finale à la Can 2019 en Egypte, le Sénégal est très attendu dans cette Can au Cameroun. Vous voyez les Lions de la Teranga aller jusqu’au bout ?

Alassane N’dour : L’équipe s’est bien préparée. Elle a fait un bon parcours durant les éliminatoires. Elle s’est mise à l’aise assez rapidement. Je pense qu’on doit être le premier ou le deuxième pays à être qualifier. C’est de bonne augure. Maintenant, la Can, c’est autre chose. C’est une autre compétition et un autre environnement. Pour certains, ça va être une découverte. Pour d’autres, quelque chose qu’ils ont déjà connu. Je pense que l’équipe a été un peu réduite avec les blessures Krepin Diatta et Ismael Saar. Ce sont deux éléments, je pense importants dans l’effectif. Après, il y a d’autres jeunes, qui ont intégré le groupe. Je pense qu’on peut avoir l’espoir. Quand on fait une finale de la Can, je pense que c’était mérité déjà d’y être. Après, plein de choses, on fait qu’on n’a pas pu remporter cette Can. J’espère que pour cela, les joueurs sont assez motivés pour au moins retourner à cette place-là, c’est-à-dire la finale. Puis aussi avoir l’objectif de la gagner. Ça, c’est ce qui ne va pas être simple et facile.

La dernière Can s’est jouée il y a presque ans et demi. Maintenant, c’est une autre configuration. Les autres équipes sont bien préparées. Donc, l’ossature est toujours-là, mais il y a deux années et demi, qui sont passées. Maintenant, c’est aux joueurs de nous montrer qu’ils sont capables de reproduire le même parcours voire l’emporter.

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SA : Le Sénégal a une ossature composée de joueurs de haut niveau comme en 2012, 2015 et 2017. Les Lions de la Teranga n’arrivent pas à confirmer. Selon vous, la pression qu’on met sur les Lions est-elle à la base de ces échecs à répétition ?

AN : C’est une équipe, qui reçoit beaucoup de pression. Ça, c’est clair parce que tout le monde voit cette équipe avec une ossature assez étoffée. Beaucoup de joueurs, qui jouent dans les grands clubs et la Ligue des champions de l’UEFA. Et, qui sont même de leaders techniques dans leur club. Forcément, on leur colle cette image de stars et de favoris dans cette compétition africaine. Mais le football, ce n’est pas les individualités. Il faut avoir tous les ingrédients pour emporter une Can ou une compétition. Je pense qu’avec ces répétitions successives, l’équipe va apprendre de ses erreurs pour au moins ne plus les reproduire et aller vers la gagne. C’est vrai qu’il y en a beaucoup depuis longtemps. Depuis même notre génération. Nous avons été en finale de la Can. Depuis, on n’y est pas retournée. On y est retournée lors de la dernière Can. On espère franchir le fameux cap pour remporter cette Can.

SA : Aujourd’hui, on peut dire que les Lions de la Teranga ont assez appris de leurs erreurs ?

AN : On espère qu’ils ont pris conscience de l’importance déjà de participer à cette compétition, C’est question d’objectif et de motivation. Je pense qu’en tant que compétiteurs, ils sont conscients qu’il faut aller franchir ce cap pour afin la remporter. Mais néanmoins, il ne faut pas partir dans cette compétition, en se disant qu’ils vont la gagner ou ils vont aller en finale. Je pense qu’il faudra jouer les matchs les uns après les autres. Et respecter les adversaires. Il est vrai qu’on n’est pas dans une poule difficile. Il faudra qu’on prenne cette compétition vraiment au sérieux pour pouvoir atteindre l’objectif.

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SA : Malgré son ossature, plusieurs analystes pensent que le Sénégal ne produit un jeu plaisant. Qu’en dites-vous ?

AN : On n’a pas vu un football à l’image de joueurs sur le plan individuel. On n’a pas assisté à un football plaisant à voir, mais si vous regardez derrière, il y a un résultat positif. Je pense qu’entre faire un bon jeu et avoir le résultat positif, je prendrai le résultat positif. Si le beau jeu s’y colle, ce sera parfait. Malgré qu’on ne soit pas bon dans le jeu, le Sénégal reste le n°1 en Afrique au niveau du classement de la Caf. Je pense que le résultat est positif. Maintenant, il ne faudra pas prendre comme de l’acquis. Il faut essayer d’aller chercher des victoires, tout en proposant du beau jeu.

SA : En tant qu’international sénégalais, vous avez joué la Can en 2002. Lors de cette Can, le Sénégal a perdu face au Cameroun en finale. Comment avez-vous vécu  ces instants ?

AN : Ces moments sont inoubliables. C’est la cour des grands en Afrique. On est rapidement projeté dans notre rêve. On se dit qu’on va jouer une Can. Ce sera sympa. On va jouer contre de grands joueurs, de grandes équipes et des stars. Maintenant, ça demande beaucoup de concentrations. Quand j’y étais, j’étais heureux parce que je faisais pratiquement partie de plus jeunes de l’équipe. En même temps, j’étais content parce que forcément, je méritais d’être là. Il fallait se faire une place et être utile pour le groupe et l’équipe. Donc, il fallait montrer que la sélection a été bien méritée, tout restant positif et en gardant cette concentration parce qu’il ne faut pas juste vouloir partir dans cette compétition parce qu’on est content. Mais il faut y aller pour faire un résultat positif. Tout ça demande beaucoup de concentrations et un esprit de conquérant.

Propos recueillis par Trésor Mutombo

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