L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a réclamé vendredi soir des garanties sur sa sécurité personnelle pour être présent à son procès pour viols présumés, à trois jours d’une nouvelle audience à Dakar.
M. Sonko a un nouveau rendez-vous mardi avec la justice, susceptible de causer de nouvelles tensions dans le pays, après un procès ouvert le 16 mai en son absence puis renvoyé le même jour.
« Le jour où on me donnera des garanties, je viendrai à Dakar et mardi je serai au tribunal. Si toutes les conditions (de sécurité) sont remplies, je répondrai présent », a-t-il déclaré dans une interview dans la nuit de vendredi à samedi à la télévision.
A Dakar, les forces de l’ordre « m’ont fait subir des violences, des brutalités. Ma maison est barricadée et on a tenté de m’assassiner », a-t-il dit en langue ouolof, accusant le pouvoir.
« Je suis pourchassé partout. J’ai été blessé (lors d’une intervention des forces de l’ordre, ndlr). Mes militants reçoivent des bombes lacrymogènes ou sont arrêtés par centaines. L’institution judiciaire ne doit pas être le bras armé de l’exécutif pour éliminer un candidat à la présidentielle de 2024 » , a ajouté M. Sonko, candidat à ce scrutin.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions. Sonko a en outre affirmé n’avoir reçu de la justice « aucune convocation », pour son procès pour « viols et menaces de mort » présumés. Il a dénoncé un dossier « vide » fait d’accusations proférées par « une fille qui ment » et à laquelle les autorités ont « fait des promesses d’argent et de passeports » pour partir à l’étranger.
Sonko est poursuivi par une femme d’une vingtaine d’années, une employée d’un salon de beauté à Dakar où il allait, selon lui, se faire masser pour soulager son mal de dos.
La ville de Ziguinchor (sud), dont M. Sonko est le maire et où il s’est retiré depuis quelques jours, a été en proie lundi et mardi à des affrontements entre les forces de l’ordre et de jeunes supporteurs de l’élu.
Des troubles ont également eu lieu à Dakar et ailleurs. Les autorités ont fait état de trois morts, sans que le rapport avec les heurts soit toutefois clairement établi.
Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, a toujours clamé son innocence et crié au coup monté du pouvoir pour l’empêcher de concourir à la présidentielle de 2024.
AFP/Sahutiafrica