Alors que l’Assemblée nationale continue d’attendre la présentation du programme du gouvernement, Ousmane Sonko, Premier ministre, justifie ce retard par ses incohérences dans le règlement intérieur de cette institution.
Le bureau de l’Assemblée nationale a, visiblement, manifesté son désaccord et a décidé de surseoir la tenue du débat sur le budget. Pourtant, cette rencontre était prévue samedi. Il dénonce, dans un communiqué, les propos du Premier ministre, les jugeant d’avoir un « caractère outrageant ». Pour le bureau, cela constitue une menace réelle sur le fonctionnement des institutions du Sénégal.
Cette réaction est intervenue au lendemain d’une correspondance d’Ousmane Sonko aux députés de son camp rendu public. Le Premier ministre exige le rétablissement, dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, des dispositions liées à la Primature, enlevées en 2019 lorsque ce poste avait supprimé avant d’être rétabli en 2021 par le président Macky Sall.
« Tenant compte notamment du principe de légalité, je ne tiendrai ma déclaration de politique générale devant les députés que quand elles seront réintroduites dans ce règlement intérieur », rapporte la missive d’Ousmane Sonko.
Il menace même de s’en passer de « l’Assemblée nationale », si elle n’apporte pas ces modifications d’ici le 15 juillet. Le Premier ministre affirme être prêt à présenter son programme devant une Assemblée formée du peuple souverain, de partenaire du Sénégal, d’un jury, d’universitaires, d’acteurs citoyens politiques et apolitiques.
Est-ce déjà un bras de fer ? Au Sénégal, le nouveau régime ne contrôle pas l’Assemblée nationale. C’est plutôt le camp de Macky Sall, ancien chef de l’Etat, qui dispose d’une majorité relative.
Mais selon l’article 55 de la Constitution sénégalaise, le Premier ministre doit présenter le programme de son gouvernement devant l’Assemblée nationale pour un débat avec les députés, qui peuvent même déposer une motion de censure contre le gouvernement.
La Rédaction