Recréer la confiance entre différentes parties dans la crise tchadienne. Telle est la mission du président Félix Tshisekedi, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), désigné facilitateur dans la crise au Tchad lors du sommet de la CEEAC à Kinshasa mardi 25 octobre.
Cité par RFI, un diplomate africain indique que c’est un défi pour le président Tshisekedi, qui devra faire preuve d’impartialité ainsi que d’efficacité pour parvenir à la désescalade.
Pour Félix Tshisekedi, les récents évènements constituent un dérapage dramatique qui place la CEEAC devant ses responsabilités. « Il s’agit à présent de remettre la transition sur de bons rails avec le peuple tchadien, en tenant compte à la fois de ses aspirations, des valeurs et idéaux de l’Union africaine et de la CEEAC, ainsi que des principaux fondamentaux qui guident leurs actions en pareille circonstance », dit-il.
« L’heure n’est plus aux discours, mais aux actions concrètes et rapides pour assister ce pays frère à mener à bon port ce processus », ajoute le président Tshisekedi.
Mardi 25 octobre, la CEEAC a, lors de son sommet à Kinshasa, demandé aux Nations unies et à l’Union africaine de continuer à soutenir le processus de transition prolongée de 2 ans au Tchad. « Ce n’est pas le moment d’isoler le Tchad », ont déclaré les dirigeants d’Afrique centrale.
La désignation de Félix Tshisekedi intervient après des manifestations meurtrières qui ont agité N’Djamena, capitale tchadienne. Bilan : une cinquantaine de morts et des centaines de blessés. Des activités de Transformateurs, parti de l’opposant Succès Masra et de Wakit Tama, coalition de partis d’opposition et de la société civile, ont été suspendues.
La veille de ce sommet de la CEEAC, le général Mahamat Idriss Déby a affirmé que ces manifestations de l’opposition étaient « une vraie insurrection minutieusement planifiée avec des puissances étrangères pour créer le chaos au Tchad ».
Pour Félix Tshisekedi, ces évènements constituent un « dérapage dramatique » qui place la CEEAC devant ses responsabilités. « Manifestement, ce consensus semble voler en éclats et la rue a repris la parole avec en solde mort d’hommes par dizaines. Le climat s’est brutalement détérioré. L’horizon s’est assombri à nouveau. L’espoir d’un renouveau démocratique au Tchad, sur fond de réconciliation nationale, s’est effrité », indique le médiateur dans cette crise.
Trésor Mutombo